Nyril avait posé sa main sur son front sans qu'elle ait eu le temps de l'en empêcher.
- Allez, recouche-toi. Tu n'es pas en état de te lever et de toute façon la neige nous bloque ici. Il te faut du repos et espérer que ton organisme arrive à vaincre la maladie hélas. Je suppose que si on n'a pas d'électricité, on a surement pas de médicament.
Et il la fit se recoucher. Elle protesta, se débattit, mais l'autre était bien plus fort qu'elle, hélas. Et il savait maintenant qu'elle était malade. Elle s'allongea donc à nouveau sur son lit de fortune, pestant tout bas, rageant et serrant les poings. Dehors, il y avait bien trop de neige, ce qui signifiait donc qu'elle ne pourrait pas sortir avant un moment, et elle ne savait pas s'ils avaient assez de provisions pour tenir... bah, de toute façon, elle n'avait vraiment, mais alors vraiment pas faim.
Pendant que l'autre retournait vers son compagnon, elle prit un temps pour réfléchir. Comment rentrer? Peut-être avaient-ils des vêtements chauds, ici. En tout cas, ils avaient l'air plutôt bien équipés. Elle pourrait leur demander un manteau, cela suffirait. Elle irait ensuite chercher la base de son clan, et là, les autres Piques pourraient la soigner...
- Je la ramènerais au QG de son clan dés que ce sera possible... Ils s'en occuperont mieux que nous et ça évitera les soucis diplomatiques. Enfin, si tu es d'accord bien sûr.
Alors là, cela sembla subitement lui redonner des forces. Elle se redressa d'un bond sur la banquette.
- Hors de question. Je vous dois déjà assez. J'irai seule, j'en serai parfaitement capable lorsque le niveau de neige aura baissé.
Comme pour confirmer ses propos, elle s'assit tant bien que mal sur la banquette, remettant son chapeau en place. Le problème était surtout qu'elle ne voulait pas que les deux geeks pensent qu'elle était trop faible pour se déplacer, ou qu'ils découvrent la base de son clan. Et puis, son amour-propre en prendrait un sérieux coup. Elle trouverait plus tard comment rembourser sa dette. En temps voulu.
Le morceau de barre chocolatée gisait toujours au bord de la banquette, sans que personne n'y ait touché, et son café était froid, maintenant. Légèrement tremblante, elle ramena la couverture sur ses épaules en scrutant le regard des deux geeks, comme pour leur dire "vous avez intérêt à me laisser partir seule".