Je n’ai pas compris ce qu’il m’arrivait.
Je n’ai pas compris que je mourrais.
Je ne le comprendrais jamais.

Une simple ronde de routine, pour s’assurer la sécurité de sa chère base. Il n’y avait rien d’extraordinaire à cela, du moins dans ce monde.  Le soleil tendait à se coucher, ses rayons se mourant contre les immeubles dévastés de la ville. Pas très paradisiaque comme vue, mais le chevalier s’y était accommodé. De plus, savoir que son amie, Dame Jeanne avait pu survivre, lui avait remonté le moral d’un coup.

Vlam.

Une pierre se cogna contre le pied du trèfle, arrêtant ce dernier. Une ombre disparut dans une ruelle, comme fuyante. Par instinct, Daryl la suivie. Déambulant entre quelques ruelles, il finit par retomber pile devant le portail du parc d’attraction. Tout était trop suspect, et le trèfle aurait du s’en rendre compte beaucoup plus tôt.

Face à lui se tenait un homme, regard baissé et mains dans les poches. Son sourire carnassier dénotait avec le soleil couchant. Une voix que Daryl fut assez prêt, l’homme commença à se rapprocher en relevant son regard bleu glace vers lui.

- ‘fallait bien qu’jour on entre en guerre. C’bête mon gars, mais t’va être le pr’mier à en faire l’frais.

Ne reculant pas, l’air fier et prêt à se battre, Daryl resta fixe en demandant de quel clan venait l’homme, et ses intentions.

- Qui êtes vous et que voulez vous aux trèfles ?

- On fait partit d’cun clan. N’sommes les rebelles, et vous, v’z’êtes bientôt morts. J’veux juste qu’tu fasses passer un m’ssages.

Plissant les yeux, le trèfle resta sur ses gardes en interrogeant le rebelle du regard. Quel genre de message ?

Malheureusement, ce n’est pas de vive voix que Daryl remettrait ce message. Et il le su lorsqu’il vit l’homme sortir une arme et le cibler avec. Un dernier souffle.

BAM

La balle fusa et alla se loger dans la poitrine de l’homme avec un terrible son.

BAM BAM BAM BAM

Ce fut une cacophonie de tire, un horrible bruit assourdissant.

BAM

La dernière de la fratrie atteint de nouveau la poitrine du trèfle, laissant ainsi six trous sanguinolent percer le corps de Daryl.

Tombant à genoux, le trèfle serra les dents, sa vision se troublant de plus en plus.

- Dieu, ô grand jamais, les trèfles ne ploieront face à v-v… Ne pouvant finir sa phrase, une gerbe de sang s’écoula d’entre les lèvres du trèfle.

L’homme aux allures de fauve déchargea son arme, souriant toujours, comme si ce qu’il venait de faire n’était rien. Rien d’autre qu’un assassinat, sans raison, sans motif réel. Juste un message.

Une fois l’arme de l’homme chargée et remise à sa place, il s’avança vers le mourant. Mais il ne s’arrêta pas, lâchant un morceau de papier près du corps qui venait de chuter.

Ce n’était pas glorifiant comme mort, pas voulu et si mal venue. Le trèfle vacilla avant de tomber face contre terre.  Dans un dernier geste, Daryl réussit à serrer dans sa main le pourquoi de sa mort, un simple message.

« Bienvenue en enfer, la guerre est déclarée.

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