21 pts30 pts25 pts41 pts28 pts


Rumeurs
• Il parait qu'Ordre Funeste déteste les instruments de musique car son frère Lumière jouait du piano très fort à l'heure de sa sieste quand il était petit.
• On raconte que lorsque vient la pleine Lune, on peut voir des Dryades dans la Forêt...
On murmure que LA SAINTE LAME NOM DE DIEU C'EST PAS RIEN est caché dans le Sanatorium... Et que celui qui prendra cette épée pourra commander au vent et vaincre les dieux... Info ou Intox ?
• Il se dit dans les couloirs du panthéon que Flore Ravageuse userait de rambourage pour améliorer ses formes.
Autres Rumeurs.
Notifications
• Pluie et nuage sont annoncé, avec des orages fréquents. Pensez à rester couvert et à l'abri de l'humidité qui favorise [b]les maladies.[/b]
• La forêt et la Ville sont affecté par la Pluie : la forêt est renforcée, les plantes semblent plus dangereuses et plus agressive.
• En ville, les monstres ont tendances à se montrer moins fréquemment à cause de la pluie.
• Le Monstre de Sable a disparu.
• Votre personnage peut être atteint de la fièvre Néandertalienne à cause de l'humidité. Cela peut être de votre volonté... ou de celle du staff. Son prochain rp devra être écrit dans un état fébrile, nauséeux. Votre personnage aura du mal à se concentrer et à communiquer avec autrui. Cette fièvre peut durer une semaine... Et peut entraîner la mort. La maladie croit en puissance les trois premiers jours, puis sa puissance diminue avec le temps.
Les Liens du Sang
Innokentiy
Fils de Evangeline
Sharon Chilton
Soeur de Sylver Gelidus
Merry Shark
Soeur de Seth Shark
L'Ingénieur
Meilleur Ami d'Atsuki Sengo et As de Trèfle.
Drusilla Giovanni
Ennemie d'Alexandro Derrechi
Maria Selimont
Amie de Sullivan Gordon et ancienne As de Trèfle.
Ruby Holsey
Soeur de Amber Holsey
Johanna Saddler
Mère de Leet Saddler
Mai Sun
Petite amie de Liang Tsao
Chad Stoneford
Demi-frère de Yuki Icesoul
Vladimir Dragomirov
Ex du chef des rebelles



 
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Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro||

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Marianne Falconey
Marianne Falconey
Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Empty
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MessageSujet: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptySam 22 Mar - 3:31

Une goutte, deux gouttes, trois gouttes et le déluge fut. Tous les animaux de la forêt s'enfuirent pour se trouver un abri. Pour moi, il était trop tard, j'étais trempée jusqu'aux os et j'avais froid. La pluie était glaciale, secouant mon corps de tremblements incontrôlables. Si ce matin-là il avait fait une chaleur étouffante, maintenant le froid était mordant. Je regrettais amèrement de n'avoir qu'une simple chemise ne me protégeant guère du froid et, comme pour empirer les choses, me collant à la peau. J'étais complètement frigorifiée.

Je retournai à la ville rapidement dans le but de me mettre à l'abri. De là où j'étais, je devais traverser la ville entière pour retourner à ma base. J'entrepris de le faire rapidement et courus comme une folle dans les rues désertes. J'espérais ne pas tomber sur des monstres ou d'autres personnes, car je n'étais vraiment pas d'humeur à me battre. Ironiquement, c'était souvent dans ces moments-là qu'un ennemi apparaissait et se jetait sur moi pour m'arracher la gorge.

Tout à coup, je reçus un projectile sur l'épaule, me faisant atrocement souffrir. Je m'arrêtai quelques secondes et découvris que c'était en fait un gros morceau de glace de la taille de ma paume de main. Je frottai mon épaule douloureuse, il était clair que j'allais avoir une marque. Un autre morceau tomba, passant un peu trop près de ma tête à mon goût. Super, pensai-je, il manquait plus qu'il grêle !

Je décidai d'entrer dans la grande bâtisse sur ma gauche. En observant les lieux, je vis plusieurs entrées qui menaient à de petites boutiques. J'errai un peu dans le bâtiment pour voir ce que je pouvais y trouver. De toute façon, j'étais coincée ici jusqu'à ce que la tempête passe. Je frissonnai une nouvelle fois, chaque courant d'air me faisait l'effet d'un vent venant directement du nord.

Je me mis en quête d'une couverture ou autre chose pouvant me réchauffer. Dans la majorité des boutiques, il y avait des tas de babioles et d'objets qui m'étaient inconnus, mais je réussis à trouver une boutique de vêtements. J'y entrai par curiosité et cherchai dans les rangées de vêtements. La plupart étaient déchirés ou tachés, mais j'étais déterminée à trouver quelque chose.

Le bruit des grêlons frappant le toit s'intensifia. Soudainement, j'entendis un grand fracas, peut-être bien une porte qui s'ouvrait à la volée. J'abandonnai mon exploration à contrecoeur et sortis de la boutique pour aller voir de quoi il s'agissait. Des pas résonnèrent dans le couloir, je n'étais pas seule. Je m'avançai vers la source du bruit.

Alors que je tournais rapidement un coin, je fus projetée au sol violemment. Ma tête heurta durement le plancher tandis qu'une masse sur mon ventre me coupa la respiration. J'entendis un cri percer le silence, mais ne réalisai que plus tard qu'il venait de moi. Mon souffle me revint peu à peu tandis que la douleur à ma tête perdait de son intensité.

Je repris mes esprits en peu de temps et plantai mon regard dans les yeux vert émeraude de l'homme qui m'avait renversée. Je fus surprise par sa ressemblance avec Dominic qui avait été comme un frère pour moi. Pourtant, je savais que ce n'était pas lui. Si c'était une blague de la part de ces saletés de dieux, je ne la trouvais pas drôle. Pas le moins du monde.
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Ian Calvini
Ian Calvini
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyDim 23 Mar - 2:16

La première chose que je ressentis fut une vive douleur au crâne. Ma vision était dangereusement trouble et un bruit sourd emplissait mes oreilles et m'énervait au plus haut point. Lorsque je recouvris mes sens, je balayai du regard le paysage qui s'offrait devant moi. Ouah, si c'était Rome, la capitale avait subi quelques transformations. En fait, ce ne pouvait être Rome, puisque les gigantesques bâtisses n'étaient clairement pas de l'Empire. Sois j'étais dans un autre Empire, sois j'étais devenu complètement cinglé.

Les évènements passés me revinrent en mémoire et c'est alors que j'en vint à la conclusion que j'étais mort. Hourra. J'étais où alors ? Au paradis ? Certainement pas, à en juger par l'état de délâbrement des plus total de ces bâtisses, il m'apparaissait plus être dans les lymbes ou même les enfers. Je me mis en marche, histoire de faire le tour de ce qui serait là où je passerais l'éternité. Tout tombait en ruine. Littéralement.

Un vent glacial vint alors me frapper et je maudis mes habits peu appropriés pour des froides conditions. Je continuai à déambuler dans la ville complètement dévastée. Quelle que soit la guerre qui avait fait rage, j'aurais adoré y participer !

C'est alors que je sentis une pression sur mon épaule et une douleur qui s'ensuivit, que j'ignorai pour me retourner et voir que ce qui en était la source était un glaçon de la taille de ma paume. Génial, il pleuvait des glaçons, et puis quoi encore ? L'averse se fit de plus en plus persistante et je courus me réfugier dans la première bâtisse que je vis. Sentant que le hall ne durerait pas très longtemps, surtout à cause du trou béant qui gisait sur le toit, je m'élançai en tentant de trouver quelque part où me réfugier le temps que la pluie de glaçons se termine.

Alors que je courais à toutes jambes, je fonçai dans quelque chose. Merde. Je m'attardai sur ce que j'avais fait tomber pour me rendre compte que c'était un humain. Une femme. Je la regardai, ignorant le fait que j'étais littéralement sur elle. Tout de suite, un nom me vint en tête et me troubla au plus haut point. Elena. Non, pas elle ! Elle ne pouvait pas être morte !

-Elena ? Me risquais-je alors.

Déjà que je me sentais faible et lâche de l'avoir laissée seule avec le dernier mercenaire, ce salaud avait très bien pu la tuer. J'avais failli à ma promesse de la protéger.

Je me relevai alors, sentant le malaise de la situation, je me relevai et tendit une main à l'égard d'Elena, qu'elle accepta et se redressa. Je la saisis par la taille et enfouis mon regard dans le sien. J'approchai mon corps du sien. Hormis le fait que je me sentais coupable de sa mort, j'étais rassuré de la voir près de moi. Si nous ne pouvions être réunis sur Terre, au moins nous pouvions l'être ici.
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Alexandro Derrechi
Alexandro Derrechi
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyLun 24 Mar - 20:45

Quand un après-midi voit son ciel livrer son eau sur le cœeur des hommes, les individus ne sont pas enclin à sortir de leurs logis pour courir de part le monde. En effet, quoi de plus épuisant moralement que de voir les larmes celestes fracasser le monde, sous le couvert de prétendus bienfaits ? Sans doute de perdre un proche ou bien de voir des individus, des amis, sombrer dans la même morosité qui accable votre coeur. C'est ce que ressentait Alexandro lorsqu'il s'abbrita sous le porche d'un vieux building devasté. Le matin-mêne, il s'était disputé avec son Roi, Monsieur Amber Holsen, à propos d'une broutille comme tant d'autre. Le majordome des cœurs, accesoirement second et garde du corps du roi autoptoclamé, avant pris sa canne-épée, et, de rage, avait frappé dans une vitre, la faisant voler en éclats minuscule dans le dehors. Puis il avait saisit ces clopes et était partie comme un prince, de la démarche chaloupée qui le caractérisait depuis sa blessure lors de sa ballade avec Marionnette.

Et ainsi, alors qu'en ce temps la le soleil brillait de ces timides rayons, Alexandro marchait dans la ville, sans que personne ne le suivent, de près ou de loin. Quand un homme comme celui-ci partait de son clan en colère, personne ne venait le déranger, pour deux raisons : d'une part, parce que les coeurs étaient des individus matérialistes et égoistes, qui préférait se narcissiser plutôt que de regarder le visage penaud des autres, et d'autre part parce que chacun savait que l'As de cœur était devenu un être lunatique depuis le décès de sa reine. Ce suicide pesait sur la conscience d'Alexandro comme un chat décidé à fainéanter sur vos geniux. Et dieu seul sait comme un chat est difficile à déloger et pèse lourd quand il dort sur vos genoux.

L'As voyait donc le visage de son aimée dans sa tête, et gromellait à voix basse de mauvaises pensées, tandis que sa canne rythmait son avancée de manière assez marqué. Le peintre sortit son briquet d'une main, ainsi qu'une cigarette de l'autre, et glissa cette dernière entre ces lèvres. Son pouce actionna le mécanisme pour faire du feu avec l'aisance que seule les fumeurs habitués à la consommation de la nicotine, et les pyromanes, possédaient. La flamme jaune sortit grâce à l'étincelle, qui enflamma le gaz que la pression du pouce sur le bouton faisait sortir, et le peintre porta jusque ces lèvres l'être dansant, pour allumer le batonnet de mort, quand les premières gouttes tombèrent du ciel. L'une d'elle s'éclata sur la lueur orangée qui mourrut en silence, éphémère être de chaleur. L'italien leva les yeux au ciel devant ce climat pourri, et lâcha une ou deux insultes bien senties, avant de se diriger en claudinant vers le porche, sa cigarette se balançant de haut en bas à chaque pas.

« Tsssch. Le temps est vraiment une variable qui ne tend qu'à satisfaire le déplaisir de chacun de nous... »

Ainsi, une fois que le peintre fut sous la voûte douteuse du batiment, il put se poser en soupirant contre un des murs porteurs du building. Moment de calme, pendant que la pluie tombait avec un rythme lent sur le monde. Le peintre soupira et alluma sa cigarette, répandant une douce lueur au bout de son bâton de mort. La douce fumée assassine s'éleva des lèvres du peintre qui se decrispa peu à peu en se laissant aller aux souvenirs délicieusement douloureux de sa Reine. Quoi de plus triste que de voir cet homme nostalgique, fixant de ces yeux mornes les murs nus, le regard vague, l'air figé, coincé dans de douceâtre rêve éphémère....

Mais soudain, quelque chose tira Alexandro de sa rêverie : un bruit, un son, un je ne sais quoi de presque inaudible qui incita le peintre à se saisir de sa canne et à se relever doucement. Un monstre l'avait-il vu ? Un ennemi...? Il ne le savait pas. C'est pourquoi il prit le partie de se relever doucement et de regarder autour de lui, tout en gardant la main sur la garde de son épée dissimulée dans la canne, et son poid sur sa jambe porteuse. La jambe blessée en arrière, Alexandro se dirigea doucement vers la sortie du porche, en tachant de rester discret pour ne pas prendre de risque. Sa cigarette glissa de ces lèvres sans qu'il y prête attention, et chuta dans une petite flaque où elle s'éteignit dans un grésillement discret. Il arriva ensuite à un point d'observation correcte, et put ainsi voir Ian et Marianne se relever et se regarder dans les yeux. Devant la scène, le peintre préféra se faire discret, et rester dans l'ombre du batîment pour jouir du point de vue du discret espion.
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Marianne Falconey
Marianne Falconey
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyMar 25 Mar - 21:39

Cet homme n'était clairement pas Dominic. Il venait de m'appeler Elena et, pour couronner le tout, il me tenait serrée contre lui. Son regard était rempli d'un flot d'émotions que je ne saurais décrire. On ne m'avait jamais regardée comme cela auparavant et ce regard ne m'était pas adressé non plus. Cette Elena devait être quelqu'un d'important à ses yeux. Peut-être bien son amoureuse. Si c'était le cas, je devais le lui dire rapidement.

« Non, pas Elena, murmurai-je. C'est Marianne. »

Pour moi, il était évident qu'il venait d'arriver sur le plateau et qu'il me confondait avec cette autre femme. N'importe qui ayant ne serait-ce qu'un minimum d'expérience m'aurait déjà attaquée. D'ailleurs, je m'interrogeais grandement à savoir si je devais le tuer ou non. Après tout, je ne pouvais pas courir le risque de laisser un ennemi s'échapper, mais si c'était un allié, je devais le ramener à ma base. Je devais attendre de savoir avant d'agir. En attendant, je pouvais bien accélérer les choses.

Je le repoussai brusquement contre le mur et l'observai de haut en bas. Mis à part ses habits rudimentaires, son épée fut la première chose que je remarquai. Je sortis ma dague de ma main gauche et la lui appuyai sous la gorge. Je n'avais aucun mal à contrôler mon arme de la main gauche depuis longtemps déjà. La seule chose qui pouvait nuire à ma prise était le froid ambiant qui me faisait frissonner constamment.

Ensuite, de la main droite, je m'emparai de son épée et l'envoyai valser derrière moi. J'entendis l'arme tomber à quelques mètres de là dans un claquement métallique. Je coupai court à toute tentative de combat de sa part, car en terme de force, il était clair que je perdais. Avant qu'il n'ait pu se défendre, je lui lançai quelques mots sur un ton peut-être un peu plus froid que je ne l'aurais voulu.

« T'as pas intérêt à bouger, car je n'hésiterai pas à te trancher la gorge. Maintenant, dis-moi qui tu es. »

Je lui jetai un regard dur et ne détournai pas les yeux jusqu'à ce que j'entende un bruit étrange venant des couloirs plus loin. Je me tendis et écoutai attentivement, essayant de déceler le moindre bruit suspect. Après un moment de silence total, je reportai mon attention sur le brun et raffermit ma garde. Ça devait être un objet qui venait de tomber.

Mes yeux passèrent par mes mains qui arboraient une couleur rougeâtre à cause du froid ambiant. Si ça continuait comme ça, dans peu de temps, j'aurais de la misère à les bouger. J'allais devoir abréger cette rencontre. Et vite !

J'appliquai un peu plus de pression sur la trachée de l'homme en prenant gare à ne pas trop le blesser. Un mince filet de sang coula. Je l'incitai silencieusement à répondre à ma question qui était plus un ordre qu'autre chose. Il ne me restait qu'à attendre sa réponse.
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Ian Calvini
Ian Calvini
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyMer 26 Mar - 0:40

Mais que ce passait-il pour l'amour des dieux ? La femme qui se tenait devant moi n'était clairement pas Elena, trop petite et d'humeur bien plus massacrante. Elle me menaçait avec sa dague flanquée sur mon cou, prête à l'utiliser. Bon sang, je ne lui avait rien fait ! Bien qu'elle fusse insistante, j'eus tout de même le temps de la détailler de haut en bas et déduire que l'arme quelle me pointait à la gorge était probablement la seule qu'elle possédait. la désarmer était donc ma meilleure option. Même si elle sortait une autre arme de nulle part, j'aurais au moins sa dague pour me défendre.

Décidé à ne pas me faire dominer, par une fille, qui plus est, je la pris par surprise en lui saisissant les poignets et la plaquant sur le mur sans grand ménagement. Coriace, pour une fille. Je lui tordis le poignet qui tenait l'arme jusququ'à ce qu'elle cède sous la douleur et que je puisse récupérer la dague, faute de mieux, puisque Marianne avait gentiment envoyé valser mon épée je ne sais où.

La jeune femme tenta de se débattre, néanmoins j'approchai la lame de son cou en affichant un grand sourire, histoire de bien lui faire comprendre qu'elle ne pouvait rien tenter.

«On fait moins la maligne, n'est-ce pas ?» J'avais repris le dessus et elle le savait.

Je décollai l'arme de son cou pour y jeter un coup d'oeil. La lame,bien qu'un peu usée était néanmoins bien aiguisée.

«C'est un beau jouet que tu as là, Princesse», fis-je. Une idée me vint à l'esprit alors que je songeais à ce que je ferais de la dague. Je ne pouvais clairement pas la lui redonner, au risque d'une attaque et mon fourreau d'épée était bien trop grand pour ce modèle réduit.

«C'est ta seule arme, pas vrai ?» lançais-je alors. Elle ne fit que me fixer avec un regard se voulant froid en guise de réponse. Pas très locace la fille.«Une vraie princesse», pensais-je. Néanmoins, cela confirmait ma théorie. En signe de parfaite provocation, je plantai mon regard dans le sien et, affichant un large sourire, je mis sa dague au dernier endroit où elle irait la récupérer, dans mon pantalon. «Alors, Princesse, viens la chercher !» fis-je avec un air de défi.
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Alexandro Derrechi
Alexandro Derrechi
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyVen 11 Avr - 15:11

Tu observais la scène, caché derrière ton pan de mur, les retrouvailles des deux amants non-amants, être qui reflétait l'espoir de retrouver sa famille et ses amis, mais qui n'était au final que de parfait inconnu. Que dire de plus ? Parler de leurs visages qui se sont décomposé en comprenant que l'autre n'était pas celui attendu ? Parler de la séparation de ces deux êtres qui s'étaient leurré quand à l'identité de l'autre, qui avaient eux le fol espoir de pouvoir refaire sa vie, comme avant, dans un autre monde. Mensonge. Né-Andarta n'était pas un monde idéal, un monde où les regrets disparaissaient. Ce monde, auquel ils avaient crus en atterrissant dans le plateau de jeu, ce monde n'existait pas. On l'appelait Paradis, mais tu ressentais aux creux de tes tripes que ce n'était qu'un autre nom à l'Enfer. Ton unique amour, que tu appelais pudiquement amie, était morte, morte. Son corps avait traversé l'air pour toucher le ciel, et finir au final par offrir une rose écarlate sur le parterre sale. Impureté sur un corps si noble...

Mais tu te tiens la tête en les regardant, maintenant. Tu souffres parce que ce que je raconte, ce que je lis en toi, tu le ressens partiellement, suffisamment pour te faire souffrir. Tu veux la prendre dans tes bras, tu veux que son cœur batte le rythme, tu veux passer ta main dans ces cheveux, la tenir sur ton épaule comme une petite chose fragile, et puis qu'elle s'écarte, te rie au nez en souriant d'un air éclatant, et qu'elle joue avec toi, t'embrasse pour mieux te repousser, féline joueuse et androgyne. Elle te manque. Cruellement. Une larme roule sur ta joue et tu te sens d'humeur à danser au dessus du sol, une corde en partenaire.

Mais le couple évolue et discute : la fille menace l'homme d'une dague, et tu les observes. Tu ne veux pas intervenir, car tu ne sais pas leur clan. Amber te dirait surement d'aller sauver le gars au cas où ce soit un ennemi, mais tu étais las des ordres de Sa Seigneurie, alors tu ne bougeais pas. Tu regardais le tranchant de la dague, ses reflets létaux, son charme froid, droit, mortellement poétique. Tu te doutes que le mâle va mourir au moindre geste, sa gorge tranchée libérant le fluide de vie. Pathétique. C'est presque minable de voir un homme aussi faible, se faire mater par une femme qu'il serrait dans ces bras juste avant. Mais, outre son sexisme, c'est parce qu'Alexandro se voyait dans le reflet de Ian qu'il détestait cette scène. Et oui. Lui aussi avait une épée de Damoclès au dessus de la tête, tenu par la froide main d'une morte. Une épée qui l'empêcherait toute sa vie d'être heureux. Par amour, il s'automutilait et le vivait mal, sans comprendre. Comme toi.

Mais la situation entre Ian et Marianne s'inversa : le garçon se reprit en main en désarmant la femme, et en la narguant, ce qu'Alexandro ne pouvait pas faire avec Remy. La dague étincela avant de finir dans le caleçon de l'homme, qui nargua la jeune femme avec un sourire. Amusant. Alexandro sentit une vague de froid passer dans son repaire et resserra sa veste contre lui, en continuant sa morne observation. La fille et le garçon se regardait en chien de faïence, maintenant, et ne bougeait plus. Personne ne faisait attention à ta cachette, Al'. Alors, tu regarde ce qui se trouve autour de toi, et tu avises l'épée d’Ian, qui se trouve à quelque mètre de ta position. Tu jauges la situation, tu fais le décompte dans ta tête. Cinq, quatre, trois, pas de danger, personne ne te regarde. Tu sors doucement des ombres et tu te diriges à pas furtifs, mais pressé, vers la lame de l'autre cœur. Toujours dans leur angle mort, et malgré la lenteur de tes déplacements, dus à ton handicap au niveau de la jambe, tu arrives au niveau de l'arme. Un léger sourire déforme tes traits tandis que tu la ramasses et que tu la soulève à la hauteur de ton visage.

Et tu te vois, tu aperçois dans le reflet de l'acier polie ton visage. Tu ne ressembles plus à celui d'avant, tu as perdus le maquillage et la joie qui te caractérisait. Tu sembles être un pantin ternie, un être dont le visage blafard, les cernes prononcés, les joues creuses et les yeux fatigués renvoient au stade terminal de la déprime. Tu vois tes cheveux gras tomber en masse sur ton crâne, reflet de ta déprime et de ta non-acceptation de la fatalité. Sur le bleu acier, tu vois la tête de l'autre que tu es devenu, une loque en manque d'amour. Et le cœur que tu possèdes n'honore plus les jours que Dieu te donne, les hommes et les femmes que tu croises sur ta route. Pauvre pantin. Tu préfères rompre le charme du miroir et le museler, lui et ta conscience, pour ne pas subir ce que ton image te renvoie.

La lame que tu tiens se pointe en direction des deux qui se disputent, et qui t'ont peut-être vu. Tu appuies ton poids de ta main libre sur ta canne-épée, que tu utilises comme un appuie, pour te tenir debout et pour faire croire que tu es plus faible que tu ne l'es. Pour être sur d'avoir leurs attentions, tu claques ta langue contre ton palais, deux fois. C'est comme ça que tu appelais la vielle carne, chez tes parents, avant qu'un peintre ne te prenne comme apprenti. Comme prévu, tu as maintenant leur attention complète. Alors, tu agites mollement l'épée d’Ian, pour être vaguement menaçant, et tu les regarde à tour de rôle, dans le blanc des yeux. Les tiens sont légèrement rouge et jaune, à cause de la cigarette que tu fumes de manière intensivement, et du temps que tu as passé sans dormir. Ta voix sort de ta gorge, un peu trainante et avec un ton qui contient toute la lassitude du monde. Ton accent italien se ressent bien dans ta manière de parler, tandis que tu reprends un port de tête noble, vielle habitude qui revient.

« Bonjour, damoiselle et damoiseau. Je vais vous expliquer sans faire un long discours ce qui va désormais se passer maintenant, et vous allez m'écouter. Sinon je pourfendrais le ventre du garçon et je tuerais la fille après l'avoir défleuri. Vous vous situez sur le territoire des Cœurs, et je suis un de leur lieutenant. J'ai des compagnons qui sont en embuscade dans les parages ; cela me pousse donc à vous conseiller aimablement de trouver un autre lieu pour vous quereller. Mais, si tel est votre bon vouloir, je peux dès maintenant vous ramener auprès du Père éternel, si tant est qu'il existe quelque part. Je vous demanderais donc humblement de bien vouloir poser vos armes et vos vivres au sol, avant de déguerpir comme les vulgaires traine-misères que vous êtes. Vous comprenez...? »
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Marianne Falconey
Marianne Falconey
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptySam 12 Avr - 15:59

Je me figeai brusquement en voyant l'homme enfouir ma dague dans ses culottes, me défiant de venir la chercher. Mais comment osait-il ? C'était MA dague. Celle que Dominic m'avait donnée. Peut-être bien l'objet le plus précieux que je possédais et il me l'enlevait ! Je résistai à l'envie irrépressible de lui donner un grand coup de pied sous la ceinture. D'ailleurs, je ne me privai pas de l'en aviser.

« Étant donné que ma dague n'a pas de fourreau, tu crois que ça ferait mal si je donnais un coup à cet endroit ? D'après toi, ça coupe ou ça écrase ? »

Mon humeur était massacrante et ça s'entendait dans ma voix. Mon sourire ne bernait personne. Tout à coup, j'entendis un bruit près de nous. C'était un autre homme. Il s'appuyait sur une canne tout en brandissant l'épée de l'autre, tentant d'avoir l'air menaçant. J'haussai un sourcil devant une scène aussi étrange. Un enfant serait plus terrifiant, car, au moins, il serait en état de marcher aisément, ce qui n'était pas le cas du nouvel arrivant.

C'est alors que ce dernier commença un long monologue, spécifiant qu'il était lieutenant des coeurs, que ses alliés préparaient une embuscade, qu'on devrait lui laisser nos biens et fuir, puis... Mais je rêve ! réalisai-je. Lui ? Me défleurir ? Et il croit qu'il est en état de le faire ! Dans ses rêves ! Je le regardai de haut en bas, un air arrogant sur le visage. Un autre courant d'air froid passa et je frissonnai légèrement. Une idée me vint en tête, mais je devais récupérer ma dague avant. Même si elle était dans le pantalon de l'autre... Ah, et puis tant pis ! Qu'est-ce que je ne ferais pas pour la ravoir ? Ne réfléchissant pas plus que trois secondes, je repris possession de mon arme. Je n'entendis pas de cri d'agonie, signe que je n'avais pas touché d'endroit sensible. Je me promis à moi-même que la première chose que je ferais en rentrant à la base serait de désinfecter ma dague. Ensuite, je me tournai vers l'homme à la canne, lui adressant un regard moqueur avant de balancer :

« C'est mon arme que tu veux ? Tu peux toujours courir ! Remarque... »

Je fis une pause pour jeter un regard éloquent vers sa jambe. Un sourire arrogant se dessina sur mes lèvres.

« En fait, continuai-je... Non ! »

Retenant un éclat de rire, je reculai jusqu'à l'autre et le poussai brusquement sur l'homme à la canne. Je lançai encore quelques mots qui ne s'adressaient à personne en particulier. C'était seulement l'occasion qu'il me fallait pour me sauver et me débarrasser de mes vêtements trempés.

« Tiens, maintenant, c'est ton problème ! Ça te fait une belle jambe, non ? »

Sans tarder, je fis volte-face et détalai dans les couloirs. Je courrais trop vite pour qu'ils me rattrapent, mais je pris plusieurs détours, juste pour m'assurer qu'ils ne me retrouvent pas ou, plutôt, que ça leur complique la tâche. Je retournai à la petite boutique où j'étais allée en entrant. Je pris quelques vêtements au hasard et me changeai rapidement. Voilà ! J'étais enfin au chaud. Je risquai un coup d'oeil à l'extérieur pour m'assurer que personne n'était dans le couloir, puis je retournai dans le hall de la bâtisse. Malheureusement pour moi, la tempête faisait toujours rage. Elle semblait même avoir empiré ce qui empêchait toute tentative de fuite éventuelle. Je pestai quelque peu contre ce mauvais temps et continuai à marcher sans bruit. Si jamais l'un des hommes se pointait, j'étais prête à me défendre.
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Ian Calvini
Ian Calvini
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyLun 21 Avr - 22:02


Cette fille était décidément d'une humeur des plus exécrables. Elle avait repris sa dague puis m'avait balancé à l'inconnu qui venait d'arriver de nulle part avant de prendre la fuite et déguerpir vers les confins du bâtiment en délâbre. Je me retrouvais donc seul face à cet homme qui ne m'inspirait aucunement confiance. Toutefois, je n'avais plus à subir le mauvais caractère de la jeune femme. Bon débarras ! Je n'aurais plus cette véritable harpie dans les pieds. Elle avait répondu au nouveau venu avec un regard plus bête que ses deux pieds, c'est moi ou elle ne savait pas vivre ?

J'eus alors l'occasion de toiser le parfait inconnu qui venait de faire une entrée pour le moins remarquée. Un type qui ressemblait plus à une épave qu'autre chose. Il avait des yeux vitreux, son regard était dans le vague, ses cheveux mal entretenus et ses cernes mauves n'aidaient vraiment pas sa cause. Il devait avoir le Grand Mal ou quelque chose comme ça pour avoir un pareil visage. Un peu plus et il passait pour un mort-vivant. De plus, son point faible apparent était l'une de ses jambes, il boitait et déambulait avec une canne.

Je n'eus qu'à lui donner un coup de coude bien placé dans le ventre pour le faire tomber et reprendre mon épée.

Je ne pris même pas la peine de me retourner face à lui. Tournant le dos au nouveau venu, balayant la bâtisse du regard, je tentai de garder la jeune femme en vue, histoire d'éviter les maivaises surprises. En vain. Ellle s'était complètement volatilisée sans laisser de trace. Toutefois, pour le moment, je ne lui faisais aucunement cconfiance, pas plus qu'à l'homme derrière moi. Je devais donc trouver un plan et, ce, au plus vite.

J'essayai donc de faire le tri dans mes pensées qui se bousculaient. L'homme était en infériorité et il le savait probablement. À sa place je ne tenterais absolument rien de stupide. Je ne pouvais toujours pas foutre le camp en raison de la satanée averse qui faisait rage, ce qui ne me laissait pas d'autres choix que de rester dans le bâtiment qui menaçait de s'effondrer à tous moments avec un homme qui correspondait parfaitement avec la définition universelle de «louche», ou encore de faire comme Marianne l'avait fait précédemment et m'enfuir à toutes jambes.

Opter pour le dexième choix effleura mon esprit, néanmoins, je n'aimais pas fuir. J'ai toujours cru que c'était pour les faibles, les lâches. Bats toi jusqu'au bout, ou pas du tout. De plus, l'homme n'avait aucunement l'air menaçant. Il ne semblait même pas armé et, en plus, il avait un sacré point faible. Or, il avait sans doute les réponses aux questions qui me brûlaient la langue.

Une idée me vint alors à l'esprit, je savais cependant pertinamment que ce n'était pas la meilleure, que j'allais sans nul doute la regretter, mais allais-je le faire ? Certainement, faute de mieux.

Je fis volte-face et toisai l'inconnu droit dans les yeux avec un regard impassible et froid. J'avançai vers lui, les bras écartés, en replaçant habilement mon épée dans son fourreau à ma taille. Une fois à sa hauteur, mes prunelles toujours dans les siennes, je dégainai lentement mon épée en la faisant reluire sous la lumière qui se trouvait juste en haut de nos têtes. Je lui flanquai la lame au cou avec un regard des plus menaçant droit dans le sien. Je lui soufflai alors de ma voix grave :

«Si tu ne veux pas la mort, tu vas gentiment me dire où diable ais-je atterri ? Qu'est-ce qui se passe ? Où est-ce que je suis ? Et surtout, pourquoi est-ce que cette fille a essayé de me tuer ?»
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Alexandro Derrechi
Alexandro Derrechi
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyMar 6 Mai - 19:31

Tu pensais être en position de force face à ces deux-là, avoue. Ne nie pas, je te connais comme si je t'avais fait, enfin, c'est le cas, mais bon. Ton air neutre tranchait avec tes yeux tristes, mais au fond d'eux brillaient une petite flamme de satisfaction. Ça se voyait, gars, tu sais. Enfin bref. Lame au clair, tu menaçais l'homme avec la dague dans le pantalon et la femme de petite taille, même si ta jambe te portais mal. Chienne de vie. Le pire, c'est que tu pourrais marcher normalement, si tu le voulais, mais non. Tu ne m'écoutes jamais quand je te parle. Imbécile. Et t'es là, debout, jambe arqué et canne en main, fier de ton petit effet. Tu pensais qu'il marchais, tu te trompais : le silence dans la galerie ne tenait que parce que les autres parties pesaient le pour et le contre. Le truc que tout le monde fait pour ptendre une décision, tu vois ? C'est pour ça que la réaction de la fille t'as surpris.

Et ouais, qui aurait cru qu'elle aurait le cran d'aller chercher son bien entre les cuisses du garçon ? Pas moi. Mais l'avantage de la position de Narrateur, c'est que je peux revoir la tête de Marianne Falconney plongeant sa main dans l'entrejambe de Ian Calvini des milliers de fois. Mémorable. D'ailleurs, si tu n'étais pas devenu un fumeur invétéré depressif, tu aurais sans nul doute éclater de rire, car son visage écœuré valait tout l'or du monde. Mais bref, elle avait sortit l'arme de son fourreau de tissu, et la tenait maintenant fermement, avant de te lancer avec un air amusé qui sied mieux à son visage:

« C'est mon arme que tu veux ? Tu peux toujours courir ! Remarque... »

. . . seriously, girl ?

Et elle était fière d'elle. Puis elle eut une idée vraiment idiote : elle poussa le jeune homme, qui était aussi blasé que toi à sa blague, sur toi. Tu avais heureusement baissé la lame que tu tenais dans ta main en direction du sol, sinon, nul doute qu'elle aurait fait un voyage dans les entrailles du pauvre bougre. Tu le receptionnas plutôt maladroitement et le repoussa de tes bras, enfin, de ton bras, l'autre tenant vaillament ta canne-épée fichée au sol. Il se retrouva donc à un pas, en position debout, et avec un air pathétiquement déboussolé. Pauvre gueux. Et elle, qui tourna les talons pour débuter un sprint, ses jambes battant la mesure sous la pluie battante, fièrement, dans un galop retentissant de bruit de soulier et de floc-floc humide. Au revoir, vil pucelle aux jambes de gazelle. Et bonjour les emmerdes.

« Tiens, maintenant, c'est ton problème ! Ça te fait une belle jambe, non ? »

Si tu tenais un calepin des punchlines les plus miteuses qu'il t'eus été donné d'entendre, c'est avec une certitude non feinte que tu aurais donné à celle-ci la place bien méritée de reine des échecs. Mais tu ne tenais pas ce genre de liste, et moi, je trouvais celle-ci merveilleuse. Mais passons, je diverge. Et je te plains, pauvre Alexandro qui ne verra pas la femme se devêtir. À défaut de te ravir, tu aurais au moins pu te distraire de ce décès qui te pesais sur la conscience. Celui de la mort de la femme de ta vie, de l'androgyne blonde et si mémorable, qui avait décidé de voler comme les anges, mais qui n'avait fait que découvrir ce pourquoi Isaac Newton avait eut la reconnaissance scientifique. La pesanteur.

Et donc, mon pauvre Al', tu... Oh ! Divergeant ailleurs, je ne t'ai pas vu prendre ce magnifique coup de coude dans le ventre, qui t'a plié en deux comme une feuille. Tu as laché ta canne et ton épée, qui ont chuter sur le carrelage défoncée de cette galerie marchande. L'homme qui avait vilement tapper dans ton estomac avec son bras rammassa donc son arme et se désinteresa de toi pour regarder la femme partir, ou plutôt, regarder dans la direction de son départ. Fort heureusement, d'ailleurs, qu'il ne te regardait plus ! La bave qui voula à cause du choc de tes lèvres bleuies ne sied guère à ton visage emprunt d'une noble tristesse. Ou d'une profonde dépression, c'est selon. Bref. Tu ramassas ton arme une fois que ton corps eut fini de récupérer de l'assaut du vil Ian, et tu t'en servi pour te remettre vigoureusement d'aplomb. Tu avais essuyer ta bouche aux traits fins, et tu te tenais à distance respectacle de cet individu. Tu le jugeais.

Arrogant. Voilà ce que t'évoquais son visage, ses traits. Un homme trop jeune et trop immature, cherchant sans doute à séduire femme par de trop franche bravade. Un jeune coq cherchant à caser son dard dans la première poulette venue. Et si, tu avais aussi eut ta part de frasque de jeunesse, l'âge et la douleur t'avais fait vieillir prématurément. Et quoi de mieux que ce jugement hâtif sur Ian pour montrer que tu murrissais. Peut-être que le décès de Remy avait agi comme un dégrissant pour un homme ivre. Oui, peut-être était-ce une bonne chose, finalement. Mais toi, tu ne le comprendras jamais. Heureusement. Bref, le jeune singe allait essayer de faire les grimaces que tu maitrisais déjà sur le bout des doigts.

Vos regards se méllèrent quelques instants sous la pluie battante. Les larmes du ciel vous servaient et augmentaient le ton dramatique de la scène. Il rangea dignement sa lame, et tu lis au fond de ces yeux qu'il était prêt à jouer un rôle, à offir un spectacle innoubliable au monde en cet instant. Le dard de la mélancolie perça â ce moment ta carapace de tristesse pour blesser ton cœur d'une piquante estafilade. Ce regard, c'était celui que tu avais lu, de nombreuses fois, dans les yeux aux couleurs changeantes au gré des fantaisie de Remy. Quand elle te sermonnait, te punissait, jouait de tes sens, te narguait ou encore se livrait à toi. Que ce soit dans le plus grand des entourages ou bien dans sa plus grande solitude, ou encore dans son intimité la plus gênante. Toujours, cette flamme du spectacle la dévorait, comme si elle devait offrir à une instance supérieur, à Dieu peut-être, un spectacle permanent, sans fin. Angélique.

Alors tu lui accordis cet instant de théâtre, sans que ta peine transparaisse dans tes yeux éteints. L'ambre de tes pupilles restait éclairé par les flammes mortelles des mondes oubliés. Tu le laissa s'avancer, d'un, puis deux, puis trois pas. Je vous regardais fixement, l'un en face de l'autre. Tu me percevais peut-être, mais sans me percevoir, comme on croit percevoir l'ombre d'un fantôme du passé. Je retins mon souffle. Deux longues secondes s'écoulèrent, seconde dont le silence était tranché par le seul bruit de la lame qui quitte le foureau. Tu étais noble et digne en cet instant, te tenant droit face à la menace. Divine tragédie grecque. Du travail d'artiste. Le rayon de lumière créa un éclat sur la lame, qui semblait se déplacer le long du létal métal qui luisait et se positionnait à ton cou. Et tu ne bougeais pas un cil, ta respiration lente mouvant à peine ta poitrine. Vos deux regards se livraient à un duel intense : le placide ambré déjouait le menaçant regard brun. Et la voix de Ian sortit dans un souffle, posée et menaçante, mais tellement dans le ton de cette scène. Delectable, car oui, je me delectais de cette vision.

« Si tu ne veux pas la mort, tu vas gentiment me dire où diable ais-je atterri ? Qu'est-ce qui se passe ? Où est-ce que je suis ? Et surtout, pourquoi est-ce que cette fille a essayé de me tuer ? »

La menace était inutile, tu ne craignais pas la mort. Tu servais un enfant poupée au visage fin, tu vivais de regrets, de remords et de mélancolie. Alors, le décès ne pouvait être que positif et bon, n'est-ce pas ? Néanmoins, si vous jouiez au théâtre, tu ne tenais pas à rester un second rôle. La menace de la lame ne t'effrayais guère. Tu avais tes deux mains jointes sur le pommeau de ta canne : quoi de plus naturel que de sortir ta propre lame de son fourreau et d'en poser la pointe sur le cœur de ton ennemi, prête à percer en un tunnel sanglant le chemin jusque son dos ?

« Les menaces ne prênent pas sur moi, mon jeune ami... Et sache que la proposition de défleurir la jeune femme tient aussi pour vous, si vous le voulez... Enfin... Je propose qu'on range nos armes comme des gens civilisés, enfin... À supposer que vous soyez civilisé. Ce dont je doute. Alors...? »

Tu le fixes dans les yeux, et tout le monde peut lire aux fond de tes pupilles rétréci que tu ne plaisantes pas. Si Ian voyait tes pensées, il se rendrait compte que tu es une épave vide et sans âme, prête à crever s'il le faut. Moi, je peux scruter avec mes yeux l'intérieur de ton cerveau. On a tous une chambre symbolique dans notre crâne, représentant notre état physique et mental, notre inconscient et notre conscience, et même notre passé. Et la tienne n'a ni fenêtre ni lumière, à part un halo qui illumine le seul objet de cette pièce immense : un tableau sur son chevalet, représentant la femme. Remy. Paix à elle, et à toi qui bloque, comme un bout de bois pourri à un barrage, incapable de franchir le cap du deuil, et prenant sur lui pour ne pas sombrer, même si tu prends de plus en plus le froid et l'humidité. Tu sens le renfermé, mon petit Al', d'ailleurs je préfère quitter ta tête pour ne pas me faire envahir par tes souvenirs. Reste tout seul dans ta déprime.

Ton bras est vaillant, ton regard déterminé, ta jambe vacille mais ton autre main tient fermemant le foureau de ton arme, tes lèvres sont serrés, ta machoïre crispée, tes muscles tendus, ton front laisse rouler une perle de sueur, tes cheveux frisottent et te grattent un peu, ta peau est froide, ton dos te picote, tes oreilles bourdonnent légèrement dans ce temps qui durent des heures, des années. Mais tu tiens le coup, patient sans trop le paraitre, près à planter ton adversaire au moindre signe d'assaut. Puis, lorsque l'autre est aussi à bout que toi, vous baissez vos armes. Tu recules d'un demi pas, en arrière et de manière légèrement décentré sur la gauche. Ton arme frôle le sol, doucement, et agite le tissu de ta veste. C'est assez pour dire à ton ennemi que tu suis ses nouvements et que tu risques de le contrer si il t'agresse brutalement. T'as envie d'une clope, soudainement... Mais tu te retiens. T'as pas de main de libre, de toute manière. Ahahah... Ça te fait une belle jambe, hein ? Punchline épique.

« Vous êtes ici hors de ton époque et de ta ville, cuistre. Dans un monde monstrueux et difforme, immaginé par un être dément. Vous ne rentrerez jamais chez vous... C'est une histoire de guerre, maintenant. Vous faites partie d'un clan, marqué par un tatouage sur votre corps... Et cette fille était sans doute une ennemie. Comme vous êtes mon ennemi, gueux de basse extraction. Je me vois donc dans l'obligation de vous demander de joindre vos mains et de laisser votre arme au fourreau, et de me déclinez votre clan. Si vous ne le savez pas, vous pouvez vous deshabiller, et prendre le risque de vous mettre à nu devant un ennemi. Ou vous constituer prisonnier."

Et tu lui mimes le geste des menottes, pour illustrer tes dires. Bon, comme il n'a pas l'air très aggressif, tu ranges ta lame en soupirant et tu fouilles dans la poche de ta veste, avant de sortir un paquet de cigarette bien abimée, et de regarder le nombre de batonnet mortels qui trainent dans le fond de l'emballage cartonné. Quatre. Il faudra que tu ailles en retrouver un jour un paquet intact... Tu en profites pour sortir ton briquet, avec un soupir de contentement à l'idée de t'en griller une. Plus que le goût, c'est le souvenir de Remy qui te motive à consomner du tabac à outraces.

Espèce de fumeur qui se ruine les poumons. Tsch.

Spoiler:
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Marianne Falconey
Marianne Falconey
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyDim 11 Mai - 4:53

Cela faisait à peine cinq minutes que je parcourrais les couloirs de la bâtisse dans laquelle je me trouvais quand j'entendis des voix masculines dans les couloirs. Je reconnus l'accent italien de l'homme avec une jambe blessée et réalisai que tous les couloirs de la bâtisse étaient liés les uns aux autres. Du coup, j'étais revenue à mon point de départ. Je restai cachée derrière un pan de mur pour écouter ce que les deux hommes avaient à se dire. Puisque je n'avais rien de mieux à faire, pourquoi ne pas en profiter ? Je pus capter l'explication du Coeur quant à l'endroit où on se trouvait. C'était sensiblement la même explication que Liang m'avait servie lors de mon arrivée sur le Plateau mais, au lieu de me menacer de me prendre en otage, il m'avait carrément assommée ! J'affichai une grimace en me souvenant du mal de tête qui avait suivi les jours après leur rencontre. Je me promis de le mordre s'il s'avisait de le refaire. Peut-être était-ce par crainte de me faire encore attaquer sans que je ne sois prête que je ne pouvais m'empêcher de brusquer les personnes qui croisaient mon chemin ?

Enfin, là n'était pas la question. Je me demandais sérieusement ce que j'allais faire. J'étais vraiment piégée dans ce foutu bâtiment jusqu'à ce que la grêle arrête de tomber. Si, au moins, je savais quand la pluie s'arrêterait, je pourrais adapter ma stratégie, mais là, je ne savais absolument pas quoi faire. Certes, je pourrais rester cachée, mais je n'aimais pas rester immobile trop longtemps, je ne me sentais pas en sécurité. À l'inverse, si je décidais d'errer dans les couloirs, je pouvais tout aussi bien me faire surprendre par un ennemi. Aaaaah ! Pourquoi est-ce que je m'étais levée ce matin ? Je savais que j'aurais dû rester couchée ! Je devrais écouter mon instinct plus souvent, peut-être que je m'attirerais moins d'ennuis comme cela. Mais mon instinct me soufflait aussi de ne pas errer sur le Plateau sans la compagnie d'un allié et, bien que je savais qu'il avait raison, je continuais quand même à sortir seule. C'est n'est pas de ma faute si certains de mes compagnons de clan ont la subtilité d'une baleine !

Tout à coup, comme si ce n'était pas assez que je sois coincée ici, j'entendis un genre de couinement, comme le cri d'une souris ou d'un rat. Mon regard se porta sur la source du bruit et je vis un petit monstre qui ressemblait à un rat. Super ! Et voilà que j'attirais encore les monstres ! Est-ce que ça pourrait être pire ? ... Oui. Bien sûr que oui. Quelle question ! D'ici la fin de l'averse, c'est clair que la situation va empirer. Bref, je jetai un regard glacial au monstre qui se tenait en plein milieu de l'intersection de couloirs. J'espérais que cela suffirait à le faire fuir, mais on sait bien que ce genre de choses n'arrivent jamais. J'observai la créature que je reconnus comme un ratride. Il ne semblait pas vouloir s'en aller alors j'essayai de lui faire peur en faisant de grands gestes, tout en prenant garde à ne pas me faire voir par les deux hommes. Cette technique ne fonctionna pas non plus. Pis encore, le monstre couina encore plus fort et se rapprocha de moi, attirant probablement l'attention des autres.

Je n'eus alors pas d'autre choix que de dégainer ma dague et de la lancer sur le rat. L'arme se planta dans un point vital de la petite bête qui mourut sur le champ. C'est là que je réalisai que le silence était tombé. Le bruit métallique de ma dague avait résonné dans tout le couloir. Qu'est-ce que je pouvais être stupide, parfois. Bon, tant pis pour la discrétion ! Je décidai de sortir de ma cachette d'un pas nonchalant, comme si j'étais parfaitement supposée me trouver à cet endroit. J'affichai une expression de «Tout-est-normal» pendant que je me penchais pour récupérer mon arme. Je repris ma dague et donnai un coup de pied dans la carcasse du monstre inanimé qui alla rouler plus loin dans le couloir. Puis, je tournai la tête et regardai les deux hommes avec une surprise feinte.

« Oh ! Hey ! Le monde est petit, non ? C'est étrange, j'suis partie par là-bas et je reviens par ici. Enfin, j'vais vous laisser, hein ! Vous avez l'air d'avoir beaucoup de choses à vous dire ! »

Je continuai mon chemin comme si de rien n'était et, une fois hors de vue, je me mis à courir. Hahaha ! pensai-je. Ç'a passé comme un couteau dans le beurre ! Je me réjouissais déjà de cette petite victoire personnelle. Seulement, je n'avais pas prit en compte que la carcasse de monstre était sur mon chemin. Je mis le pied dessus par accident et me retrouvai au sol en l'espace d'une seconde. Je me mis à pester contre le monstre sur le champ.

« RAAAH ! Saleté de monstre ! Même dans la mort, tu trouves le moyen de m'énerver ! »

Je me remis sur pied d'un bond, heureuse que personne ne m'ait vue tomber. C'était déjà assez humiliant de m'étaler au sol comme une conne, je n'avais pas besoin d'un public en plus ! Mes joues s’enflammèrent, prenant une abominable teinte pivoine. Et voilà que ma timidité reprenait le dessus. Les deux hommes m'avaient probablement entendue chuter à défaut de m'avoir vue. Je replaçai mon chandail correctement puisqu'il avait remonté légèrement, laissant voir mon tatouage. Je me fichais royalement des quelques gouttes de sang provenant de mes mains qui le tachèrent. Le chandail et mes mains légèrement éraflées n'étaient que le cadet de mes soucis face à ma gêne de m'être étalée de tout mon long comme une enfant.
Si j'avais pu me cacher six pieds sous terre, je l'aurais fait volontiers !
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Ian Calvini
Ian Calvini
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyMar 13 Mai - 1:45

À ce moment même, l'homme qui se tenait devant moi semblait plus dépravé que jamais. De près, croyez-moi, c'était bien pire. Son regard ambré semblait ailleurs, pris dans les remous d'une autre époque, du passé. Comme manoeuvre qui se voulait déstabilisante et menaçante, il dégaina lui aussi une arme, presque sortie de nulle part. Presque. De sa canne pour être exact. La menace de mon épée était en fait, servait à trouver son arme. Ruse qui avait merveilleusement bien fonctionné. Sa canne était en fait un fourreau. Astucieux.

Totalement blasé par la situation relativement grave et potentiellement mortelle pour l'homme, ce dernier écarta nos deux armes d'un geste las et me jaugea quelques instants avant de prendre la parole.

Il se lança dans un monologue relatant le fonctionnement de ce monde infernal, sous un timbre de voix monotone et sans la moindre note d'enthousiasme. Jusqu'à maintenant, les deux seules personnes que j'avais rencontrées avaient soit très mauvais caractère ou étaient d'un ennui mortel. Néanmoins, l'homme en état de décrépitude capta mon attention alors qu'il parlait d'ennemis et de clans.

Selon lui, j'étais un ennemi potentiel, puisque nous avions tous un clan assigné, représenté par un tatouage quelque part sur le corps. Où était le mien ? Il continua de plus belle, mais mon attention était toujours à essayer d'assimiler la quantité d'information qu'il venait de cracher en moins d'une minute à peine.

Alors que je faisais aller mon cerveau à vive allure pour me persuader que ce que l'homme disait n'était pas stupide, je l'entendis dire :

« Je me vois donc dans l'obligation de vous demander de joindre vos mains et de laisser votre arme au fourreau, et de me déclinez votre clan. Si vous ne le savez pas, vous pouvez vous deshabiller, et prendre le risque de vous mettre à nu devant un ennemi...»

Sérieusement ? La pensée de refuser ne m'effleura même pas l'esprit, il avait proposé, il serait servi. Au point où j'en étais...

Alors que j'alais sortir une de ces phrases dont moi seul en avait le secret, un bruit de dague se fit entendre en provenance du corridor, je me retournai alors et telle fut ma surprise d'y voir nul autre que la jeune fille à l'humeur déplaisante.

Elle arborait un air faussement nonchalant, se voulant naturel et dit  quelques mots d'un ton assuré. Elle repartit toutefois aussi vite qu'elle était arrivée. L'homme au regard abscent ne sembla aucunement dérangé et je repris là où la jeune fille m'avait interrompu.

«Si tu veux réellement voir mon corps d'Apollon, comme tu veux, mais contient ton orgasme », fis-je alors avec un sourire en coin en regardant droit dans les yeux mon interlocuteur.  

Je retirai alors lentement mon chandail, en fixant toujours l'homme dépravé, laissant à ce dernier la vue à mon torse musclé. Cependant, il n'eut pas le loisir de se rincer l'oeil bien longtemps qu'un bruit se fit entendre du corridor. Un bruit de quelqu'un qui tombe, pour être exact.

Je tournai alors dos à l'homme au regard ambré et me rendit à la source du bruit. Marianne, comme je l'avais deviné. Des taches de sang figuraient sur son chandail. Je lui lançai alors la plus belle constatation de l'Histoire :

«Tu es blessée». Wow, je sais, de toute beauté. Persuadé que l'autre homme m'avait suivi, et, pour simple revange personnelle, une idée me vint alors à l'esprit. Probablement pas la meilleure, me ferez-vous remarquer, mais pour mon simple plaisir, je saisis le chandail de la jeune fille et le lui enlevai, le faisant valser plus loin. Réalisant que je ne m'étais pas encore présenté, je lui tendis la main en lui lançant :

«Ian pour vous servir, Princesse».
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Alexandro Derrechi
Alexandro Derrechi
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyVen 23 Mai - 17:53

Tu attendais que le jeune homme s'éxécute, l'arme rangé dans sa canne, mais prête à être dégainé à tout moment. C'est vrai, on n'est jamais trop prudent, n'est-ce pas, Alexandro ? L'autre pouvait être un ennemi, et, dans ce cas précis, il fallait mieux se préoccupé de la sécurité du clan en le supprimant. Il te fixait avec un air pensif, un peu trop pensif, comme si il n'avait pas pu suivre le flot de parole qui se dégageait de tes lèvres. Flux impétueux et irreversible d'information, qui ne cherchait pourtant pas à submerger ton interlocuteur de données qu'il ne pourrait pas traiter. Mais, il est vrai que tu manquais de finesse, et de psychologie, et que ce qui te semblait désormais simple était complexe pour les nouveaux arrivants dans le plateau de jeu. Et tu planais assez loin de ton discours, car tu pensais au passé, alors même que ton corps se pilotait tout seul et expliquait de manière monotone la vie sur le Plateau de Jeu.

Triste, hein, de te sentir à mille lieux de ton envellope charnel. J'aurais bien regardé à l'intérieur de ton crâne pour voir où tu te cachais, dans quel méandre du complexe cerveau humain tu pouvais loger ta conscience et ta capacité de reflexion, mais quelque chose m'en empécha en attirant ton attention. Je vis la scène tandis que toi, tu reprenais corps avec la réalité. C'était un lancer de dague ma foi, fort convenable, qui traversa sa cible comme du beurre. Jolie joujou que la damoiselle avait là. Ce n'était pas donné, un couteau pareil, à fortiori si il pouvait donner un aussi jolie rouge à un pelage aussi blanc. Comme du sang sur la neige, cette vision me semblait remplie de symbole. Je ne voyais pas encore la jeune femme, comme toi, Al, mais, ayant vu la trajectoire du coup, je savais d'où elle apparaitrait pour aller récupérer son jouet mortel. Cela me permit de ne pas avoir un air surpris, comme toi, quand elle ré-apparut sur la ruelle à ta gauche. Ainsi, j'avais sans doute un air profondément mystérieux, le.genre d'air que tu avais sans doute utilisé pour draguer des femmes, à une autre époque. Le genre d'air qui donnait envie de vous au femme, et... Oh, c'est vrai. Elles ne peuvent pas me voir, les femmes. Ts.

Bref, tu regardas la jeune femme qui marchait d'un pas tranquille, en mode "Je-ne-fais-que-passer-ceci-est-tout-à-fait-normal" et tu te demandas pourquoi elle était encore là. Elle vous avait espionné, prenant le rôle que tu occupais précédement, ou quoi ? Mais bref. Elle se pencha pour arracher sa dague, en tirant assez fort car elle était enfoncée assez profondément pour que cela soit difficile de la retirer. C'était amusant, pour ma part, de voir que la jeune femme s'excrimait à sortir la dague du corps de la bête pâle, tout en essayant de paraitre le plus neutre possible. Toi, tu ne souriais même pas à la scène, emmitoufflé dans ton rôle de blasé cherchant le salut et fuyant la joie. Tristesse. Même quand la dague se retira et qu'elle manqua de partir en arrière, pas un sourire n'étira tes lèvres. La seule chose qui bougeait au niveau de ta bouche, c'était ta cigarette qui se consummait lentement et d'où la cendre tombait à intervalle régulier. Petite pluies argentés sombre, qui s'éteignait au sol. La jeune fille donna un coup de pied dans la masse blanche tachés de rouge, et imprima une trace sombre de soulier sur le pelage pourtant si beau de la bête. Les trois couleurs les plus fortes de l'existence se réunnissaient maintenant sur le spectacle de la mort. Rouge vermeil, Sombre noirceur et blanc éclatant.

Tu laissas la jeune femme repartir en se pressant, sa dague ensanglanté encore serré dans son poing. Je sentis tes synapse s'agiter pour transmettre les messages et finalement ton réseau de neurone formula la réponse la plus approprié à la situation. "Aucune importance." Tu te tournas alors vers l'homme, en tirant une bouffée sur ta cigarette. Le goût fort du tabac envahit ta gorge et ton larynx, en ne laissant guère de place pour d'autre saveur. Acre et sans une seule note de positif, le goût descendit le long de ta gorge pour former une boule de fumée au cœur de tes poumons, et souiller de son poison l'air que tu venais de respirer. Douce mort qui tirait sur ton corps à chaque bouffée, de plus en plus. Puis tu recrachas en doux volutes gris l'air vicié, et celui-ci se dissipa lentement dans la fumée. Une bombe à retardement dans ta tête...

Lu lance une phrase qui se veut provocatrice : parlant d'orgasme et d'un corps d'Apollon, le jeune homme enleva ensuite son chandail avec lenteur, peut-être pour te charmer avec son regard de braise et son espèce de pseudo-sensualité. Peine perdu. Tu restas inerte devant le spectacle de ce torse musclé qui se mouvait lentement, dans un rythme pseudo-hypnotique sensé faire naitre du désir. Honnètement, il était plutôt pas mal, je trouvais. Bien que je sois pas gay ou quoi, hein ! Mais être immatériel me permettait de pouvoir trouver un homme bien foutu sans risquer la critique de personnes qui cotoit le quotidien des hommes, comme des collègues de boulot un peu bourrin ou des camarades de classes prébubères et haineux. Tss. Mais bon, toi, tu étais trop vide de sentiments pour ressentir quoi que ce soit envers un autre humain. Rien. Tes yeux le reflétaient bien, d'ailleurs, puisqu'ils scrutaient avec morosité les abdos, les bras et les pectoraux de l'autre, sans toutefois trouver ce que tu y cherchais. Le tatouage. Et il apparaissait assez clairement que le jeune homme n'avait pas de dessin sur le torse.

Et tu allais lui demander de se retourner, lorsqu'un bruit sourd attira son attention. Le genre de bruit que fait une personne lorsqu'elle se mange douloureusement la tête sur le sol, à cause d'un obstacle bien dérangeant. Un mélange de cri et d'insulte, de bruit de choc au sol. Tu regardas l'autre homme dans le couloir, avant que celui-ci se presse pour aller voir le spectacle. Toi, peintre au repos avec un air sinistre, tu toussas et lâchas un soupir. Pathétique. On voyait bien dans l'acte de Ian ressortir la bêtise humaine, celle qui faisait que lorsqu'il se passait un accident grave, les gens préfèrent aller prendre des photos et admirer les conséquences de l'attitude d'autrui. Super intelligent, n'est-ce pas ? Mais toi, tel que je connais, toi, tu étais trop dans ton monde pour aller regarder tes semblables avec une fascination morbide, puisque tu souffrais trop pour regarder autrui. Tu allais plutôt rester droit et fier, et laisser ton mégôt se consummer entre tes lèvres en profitant du poison mortel qui s'insinuait dans ton corps, et--- Quoi ? Tu l'as suivit ? Flûte. J'arrive, espèce de snobinard ingrat.

Je te rattrapai au niveau de l'angle du couloir, puisque tu n'étais pas assez rapide, avec ton boitillement, pour me semer. Ta canne rythmait ta marche, de son son sec sur le pavé, répétitif et un peu fort. Mais c'était le défaut de ta situation de blessé, n'est-ce pas ? On ne peut pas tout avoir. Mon pauvre. Bon, tu tournes au niveau de l'angle, donc, et tu craches ta clope avec un air neutre. Rien à foutre de l'écologie, tu venais du dix-septiène siècle, guy, tu ne savais même pas que ce mot existait et que la planète était en danger. Si tant est que le Plateau était concerné, parce que si on te demandait, tu rirais au nez des gens. Quand une espèce de requin des sables t'avait arraché la jambe, ou quasi, tu t'en contrefoutais totalement, de la planète, quand elle essayait de te tuer. Elle était pas en danger, elle était dangereuse. Nuance.

La clope s'écras dans une flaque et grésilla avant de s'éteindre, dans un minuscule bruit que je fus sans doute le seul à l'entendre. Tu relevas les yeux vers les gens que tu comptais rejoindre, et nous vîmes au même moment l'évidence : avec un tatouage du symbole de l'amour aussi grandiose, qui occupait tout le dos entre les omoplates, il ne pouvait être cœur. C'est certain. Il était à coté de la fille et la regardais avec un air amusé cette dernière, qui restait couché au sol après sa chute. J'avais sans doute raté un épisode, parce que Ian essaya de déshabiller la jeune femme. Tu écarquillas légèrement les yeux, je les ouvrit en grands, nous eumes la même pensée avec une différence de langage de quatre siècle. "Jouvenceau, il faudrait penser à calmer vos ardeurs / Mec, tu vas pas te la faire en plein mileu d'un couloir ?!" Mais un détail attira ton attention : le symbole sous le chandail.

Un pique stylisé, sur la peau pâle de la femme. De quoi déclencher un flux d'adrénaline dans tes veines : mieux qu'une piqûre d'un bon stupéfiant. Tu réfléchis à toute vitesse pour adopter la marche à suivre, tes neurones s'illuminèrent sous ton crâne, pour transférer toutes tes reflexions à toute vitesse. Et tu agis déjà, en dégainant en un chuintement fluide la lame létal dissimulée dans ta canne, et en tentant une estoc aui frôla les cottes de Ian. La lame se posa sur la joue de la feme au sol, en une menace silencieuse et métallique. Si elle bougeait, elle risquait de perdre sa joue. Si elle ne bougeat pas, elle allait finir en prisonnière de guerre du clan à l'égo surdimensionné. Amber serait sans doute content d'avoir une ennemie entre les mains, pour avoir une monnaie d'échange et une source d'information. Et toi, tu t'en moquais, au fond. Tu accomplissais ton devoir de lieutenant en capturant le criminel, que tu livrerais à ton roi. Rien de plus. En regardant du coin de l'oeil le nouveau sous-fifre du clan, tu t'adressas au deux individus de ta voix claire, mais morne.

« Vous, le nouveau. Attrapez les poignets de la fille, nous la ramènons au Roi. Ça lui fera plaisir, et c'est utile pour renforcer notre influence. Jouvencelle, vous êtes desormais notre prisonnière. Veuillez vous laissez faire sans broncher, s'il vous plait. »

C'te classe, quand même. Quatre siècles n'avaient pas altéré ta beauté et ton port de tête, alors qu'il suffisait à certains de deux minutes pour perdre leurs prestances.
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Marianne Falconey
Marianne Falconey
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyMer 28 Mai - 1:50

J'étais debout depuis à peine quelques secondes quand j'entendis des bruits de pas se rapprocher de moi. Ah, super. La dernière chose dont j'avais envie, à cet instant précis, c'était que deux ennemis me voient alors que j'avais l'air d'être tout, sauf crédible. D'ailleurs, je me serais bien cachée, mais je ne trouvais aucun endroit où me planquer et, déjà, je voyais le jeune homme brun tourner le coin du couloir et se diriger vers moi rapidement. Hé mais ! Pourquoi est-ce qu'il ne portait pas de chandail ? Ça, c'était étrange. Très étrange. Enfin, j'imagine que je ne devrais pas être si surprise, car je l'avais tout de même laissé seul avec un Coeur. Quoi de plus normal qu'il lui manque quelques vêtements ? Et puis, il fallait dire que la vue n'était pas du tout désagréable.

Le brun s'arrêta devant moi et me regarda de haut en bas. Ses yeux se posèrent sur mon chandail taché de sang. J'haussai un sourcil, me demandant vraiment à quoi il pouvait bien penser. Le claquement cadencé de la canne de l'infirme me fit lever les yeux vers lui. Il venait de tourner le coin et nous observait avec un regard plus ou moins présent. Peut-être était-ce dû au fait que son esprit semblait vagabonder entre le présent et le passé ? Comment j'avais deviné cela ? Ça se voyait bien. Ce regard vague, je le voyais souvent dans mon ancienne vie. Les insurgés ont souvent des regrets, bien sûr. Moi même, il m'arrivait de me perdre dans le vague en repensant à ma petite soeur disparue.

Tout à coup, j'entendis le garçon sans chandail me dire :

« Tu es blessée ».

Je lui lançai un regard incrédule. Depuis quand se souciait-il de mon bien-être ? Je l'avais quand même attaqué tout à l'heure... Sans oublier que j'aurais très bien pu le castrer lorsque j'ai récupéré ma dague... Enfin ! Là n'est pas la question ! Je plantai mon regard dans le sien et remarquai une petite lueur que je ne reconnaissais pas. Puis, sans que je n'aie eu le temps de faire quoi que ce soit, il saisit mon chandail et me le retira. Ses mains semblaient brûlantes comparées à mon ventre tiède. Oui, j'avais encore froid. Est-ce que j'ai déjà mentionné que j'étais un véritable glaçon humain ? Comme pour empirer les choses, il jeta mon chandail loin, très loin, et je sentais maintenant tous les courants d'air passant sur ma peau désormais nue. Par réflexe, je cachai ma poitrine, sachant très bien que ma brassière la couvrait suffisamment, mais je n'étais toujours pas à l'aise dans une telle situation. Je sentis le sang me monter aux joues, leur donnant probablement une teinte encore plus rouge que celle d'avant. Pour la première fois de la journée, j'avais horriblement chaud ! Existait-il un meilleur moyen de se réchauffer que de ressentir la vive morsure de l'humiliation et de la rage ?

L'homme afficha une mine satisfaite et me tendit la main, comme si ce qu'il venait de faire était parfaitement normal. C'était malin ! Il pouvait bien être fier de son coup, car c'était probablement sa vengeance pour la fois où je l'ai poussé sur l'handicapé. S'il voulait m'humilier, il avait réussit. La phrase qu'il me glissa ensuite ne fit qu'empirer la colère qui se répandait tranquillement dans mes veines tel un poison.

« Ian pour vous servir, Princesse. »

Quel. Imbécile.
Il se foutait de moi ! Je dus serrer mes dents pour me retenir de lui cracher tout un flot d'insultes au visage. En revanche, je lui adressai un regard où, je l'espérais, se reflétait tout ce que je pensais de lui. Puis ma gifle partit. Le claquement sec se fit entendre très clairement et ma main laissa une  superbe trace rouge sur sa joue. Ce n'est qu'à ce moment que je pus répliquer d'un ton tranchant :

« Alors, Ian, rend-moi service et va te perdre ! »

À peine eus-je fini ma phrase que je sentis une lame froide se poser sur ma joue gauche. Mon regard se porta aussitôt sur l'autre homme. Ce dernier semblait avoir reprit ses esprit et se redressait fièrement. Vu comme cela, c'était à peine croyable que cet homme soit le même que celui qui brandissait mollement l'épée de Ian quelques minutes plus tôt. Je devais l'avouer, il en était presque imposant. Presque.

En une fraction de seconde, j'analysai la position dans laquelle je me trouvais. J'avais une lame sur ma joue et l'homme qui tenait l'épée était derrière Ian. Je pouvais toujours me dégager vers la droite, prendre du recul et tenter d'attaquer de loin, mais le problème était que je manquais cruellement de projectiles. Il aurait fallu que je lui lance ma dague et c'était tout sauf une bonne idée. Je devais donc opter pour l'attaque rapprochée. Avec une épée comme arme, ce sera difficile de m'atteindre si je suis trop proche. Il risquerait de se blesser.

C'est alors qu'il m'ordonna de ne pas bouger et de me laisser capturer après avoir dit à Ian de me prendre les poignets. Je vis rouge. Rooh ! C'est assez ! S'ils veulent m'avoir, ils devront m'assommer ! Nah, mais quelle journée de merde... Mes prévisions étaient exactes, les choses dégénèrent à une vitesse hallucinante. Je sentis ma frustration s'accumuler au creux de mon ventre. J'allais péter un câble dans peu de temps.

Le silence régna pendant trois longues secondes avant que je ne le brise avec un éclat de rire. Je riais jaune et ça s'entendait très bien. Quand je m'arrêtai, je le regardai droit dans les yeux avec une expression de défi.

« Moi ? Prisonnière ? Quel crétin. Tu crois que j'vais me laisser faire, l'estropié ? »

Sans attendre, je m'approchai brusquement de lui, poussant Ian d'un coup d'épaule pour libérer le passage, et j'empoignai sa main qui tenait l'épée. Heureusement, j'avais pris la précaution de décaler mon visage de la lame pour ne pas me couper la joue. Toutefois, mon avant-bras frôla le fil de l'épée. Un mince filet de sang s'en échappa. Je l'ignorai totalement. Ce n'était pas comme si cette blessure m'importunait. J'en avais connu bien d'autres par le passé. Enfin, je pus tirer le Coeur vers moi en espérant lui faire perdre l'équilibre, puis je tentai de lui balancer un coup de poing dans la gueule. Peu m'importait si je le touchais ou non, je cherchais juste à me sortir de cette merde.

« Si tu veux m'avoir, ça va te coûter un bras... Ou peut-être bien une jambe ! »
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Ian Calvini
Ian Calvini
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyLun 30 Juin - 5:12

La vengeance, vil sentiment que nous ressentons lorsque nous voulons être les meilleurs, pour le simple orgueil, sans plus. Gonfler notre ego. Bien que déplorable, il fallait tout de même avouer que prendre sa revanche procurait un malin plaisir. J'eus le temps de savourer pleinement ma petite vengeance personnelle pendant deux bonnes secondes, interrompu par une gifle de la part de la demoiselle. De la harpie, pour être exact. Dans le département de la déplaisance, elle excellait. Son caractère excessif commençait sérieusement à m'énerver.

Alors que j'allais le lui faire remarquer d'une façon plus ou moins polie, l'homme en état de décrépitude avancée approcha et dégaina de manière théâtrale sa lame qui alla se nicher près de la joue de la jeune fille. Le geste en était presque puissant. Presque. Dans la mesure ou un geste peut être grandiose venant un estropié en déchéance qui semblait faire trois fois son âge.

Peu importe, ce dernier commença à parler, déblatérant de son ton monotone que la brunette était notre prisonnière et bla bla bla... Attendez notre prisonnière ? Le «notre» devait signifier que j'appartenais au même clan que l'handicapé. Génial. Il «m'ordonna» d'aller saisir les poignets de la demoiselle, mais je n'en fis rien. Bien que nous ne soyons pas ennemis, je n'étais pas son servant. Il n'était pas l'Empereur, je n'avais aucun ordre à recevoir de ce pauvre type en décrépitude. De plus, je voulais voir comment la brunette allait se sortir de la situation merdique dans laquelle elle se trouvait. Le juste retour des choses quoi. Quand vous provoquez les Dieux, c'est leur foudre que vous recevez.

Mais croyait-il réellement que la jeune fille se laisserait faire sans broncher ? Hahaha la bonne blague ! Sérieusement, l'homme ne représentait pas une grande menace pour elle et serait capable de le désarmer facilement, donc prendre le dessus. Du moins, si j'étais à sa place, c'est sans nul doute ce que je ferais. Également, il avait un sacré handicap, ce qui lui nuirait, car la jeune fille en tirerait probablement profit.

« Moi ? Prisonnière ? Quel crétin. Tu crois que j'vais me laisser faire, l'estropié ? »Fit-elle à l'intention de l'autre.

Qu'est-ce que je disais ? son caractère têtu en était prévisible. La demoiselle réagit alors au quart de tour et me tassa d'un coup d'épaule, pour aller saisir la main de l'estropié. La force d'impact n'étant pas très grande, je ne fis qu'un pas sur le côté, sans y être projeté violemment. Elle avait songé à décaler sa tête pour ne pas se manger l'épée en pleine gueule et vivre avec une balafre pour le reste de ses jours, ce qui, le cas échéant, constituerait un bon scénario de tragédie. La Balafrée. Succès fulgurant assuré. Toutefois, si son minois fut épargné, son avant-bras, lui se prit le fil de l'épée. Pas de quoi sortir les mouchoirs et les violons, dans quelques jours à peine la marque aurait disparu. Ma carrière de tragédien s'arrêtait là.

C'est alors que la brunette tenta un coup de poing, mais elle n'y mit pas autant de concentration qu'elle aurait dû. Décevant. C'est vrai, le geste avait du potentiel, mais elle avait frappé complètement au hasard. Pourtant, si je savais une chose, c'était justement que pour atteindre sa cible, il fallait viser. C'est la base de la base. C'était probablement la première notion de mon entraînement de guerrier. Il était clair que la jeune fille avait la tête ailleurs, sans doute excédée par la tournure étrange que prenait la journée.

Moi dans tout ça ? Je restais à l'écart, sans savoir réellement quoi faire. Devais-je intervenir et aider mon partenaire de clan, ou devais-je aider la jeune fille aux cheveux sombres ? Comme les deux partis n'étaient aucunement alléchants, je préférai attendre patiemment, tapi dans l'ombre, que le combat se termine. Entendons-nous, que l'issue de ce duel était prévisible. La demoiselle avait la tête complètement ailleurs, toutefois, l'estropié...c'était l'estropié, l'épithète en disait long. Je me demandais bien comment avait-il bien pu se retrouver avec une telle blessure ! Pensez-y, l'homme ne marchait même pas, à proprement parler, boiter en était faible.

C'eut été moi qui me serait battu, j'aurais utilisé son point faible à mon avantage. Quoique aller jusqu'à le faire tomber serait nuisible, puisqu'il entraînerait la jeune fille à sa suite et se servirait à sa guise de ses bras. Il fallait donc qu'elle ait un jeu de jambes impeccable et qu'elle ne fasse que le déséquilibrer, ce qui lui permettrait de compenser son infériorité de force aux bras. C'est un fait, les hommes sont plus musclés. D'ailleurs, le simple fait de voir une femme se battre m'était étrange. D'où je venais, les soldats étaient tous sans exception des hommes. Alors, même si mon partenaire de clan était blessé, il devait néanmoins surpasser la demoiselle en ce qui a trait à la force musculaire. Enfin, je crois, cet endroit n'aurait jamais fini de m'étonner.

Ainsi, si la jeune femme désirait gagner, elle devrait exécuter ses mouvements avec précision et souplesse et, surtout, avoir un plan, ce que, visiblement, elle n'avait pas. À tout de moins, ses gestes avaient suffisamment de force et, bien que la concentration lui manquait, la demoiselle s'en sortait plutôt bien. Ce qu'elle réussissait très bien à faire était de garder une courte distance entre elle et son adversaire, puisque son poignard était conçu pour les combats rapprochés. Cette dernière ne pouvait se permettre de combattre éloigné, son arme ne le lui permettait simplement pas. Lancer son arme s'avérait risqué, puisqu'elle n'avait pas la certitude que sa dague atteindrait sa cible, mais surtout, elle perdrait sa seule arme. Je ne savais pas encore son degré d'expérience avec sa dague, mais elle avait prit une bonne décision en ne l'utilisant pas tout de suite. Cependant, peut-être que ce n'était dû qu'au fait que son maniement d'armes laissait à désirer.

On ne pouvait cependant pas en dire autant de mon «coéquipier». Heureusement que je n'avais pas été combattre à ses côtés, car il n'aurait fait que me nuire. Avec sa jambe blessée, César le Grand n'en aurait même pas voulu comme serviteur. J'ai déjà vu des esclaves dans la fosse aux lions avoir plus de chance de survie. L'estropié n'arrivait même pas à la cheville de mes vrais coéquipiers, ceux de la garde de l'Empereur, pour qui une épée constituait presque un prolongement du bras. Ce qui le sauverait serait la force et la précision avec laquelle il exécuterait ses jeux de bras. Je devais cependant reconnaître que son adversaire, de la gente féminine, n'avait aucun chandail et la vue n'était pas désagréable du tout. Tout ce qui a de plus déconcentrant lors d'un combat. Une fois arrivés à la base de notre clan, car il devait sans doute y avoir un quartier de regroupement ou quelque chose s'en rapprochant, je lui montrerai quelques trucs pour manier l'épée, le pauvre, vu la façon dont il maniait l'épée tout à l'heure, je dirais qu'il avait probablement suivi une formation très basique, car qui le veut ne peut pas s'improviser bon à l'épée. Il est primordial d'acquérir la technique. Pour l'homme, la dernière fois qu'il avait dégainé la lame devait remonter à loin.

Je continuai à analyser le duel, car c'était une bonne façon de connaître les points faibles de mes ennemis comme mes alliés. L'un pour m'en servir à mon avantage et l'autre pour les parer si l'occasion se présentait. D'ailleurs, j'avais remarqué que la demoiselle n'était pas ce qu'on pourrait considérer comme flexible et l'estropié, lui, son désavantage était flagrant.

J'étais donc là, à observer deux individus se battre sans intervenir d'une quelconque façon, je n'avais rien à cirer que l'un soit mon allié ou que l'autre soit une femme, je demeurais assis à l'ombre, à observer. Spectateur. Un peu comme ces combats de gladiateurs que le peuple aimait tant regarder. L'ironie du sort. Les gens regardent les autres se faire tuer sans, ne serais-ce qu'une seconde, éprouver une quelconque empathie à l'égard des pauvres hommes qui signaient leur allée simple pour l'au-delà. C'est là tout l'égoïsme de l'Homme.
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Alexandro Derrechi
Alexandro Derrechi
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyLun 21 Juil - 19:28

Tu étais dans une posture très classe, qui montrait à quel point tu maîtrisais la situation, quand la jeune femme décida de ne pas t'obéir. En soit, c'était logique :puisqu'elle était une ennemie, elle n'allait pas obéir à tes ordres. Mais quand même… La logique aurait voulu que Marianne se rende compte de son infériorité numérique et range son arme pour ne pas s'attirer d'ennui. Mais non, mais non. Madame Sans-Chandail avait décidé que foutre une manchette dans ta gueule, c'était bien plus rigolo que de réagir de façon logique, et avait donc réagi comme la dernière des idiotes. Mais une idiote qui savait se battre, tout de même. Elle avait évité la lame en déviant ton allié (qui, avouons le, ne servait pas à grand-chose à part se prendre des claques et se balader cul nu), d'un coup d’épaule, et avait saisi ton poignet malingre pour te tirer en avant et te faire perdre l'équilibre. Son geste trahissait tout de même un certain calcul, puisqu'elle avait évité de sacrifier son visage en se plantant la lame dans la joue, lorsqu'elle t'avait déstabilisé. Lorsque tu avais trébuché, elle t'avait envoyé un coup de poing droit vers la figure. J'arrêtai un instant la scène pour lire ce qu'elle avait sur le visage, comme expression, et ainsi pouvoir comprendre le motif de son acte… Oui… Hm… Je vois… C'était bien de l'emmerdement et de l'agacement qui se montraient sur ses traits si féminin. Elle en avait ras-le-bol de toute ses conneries et souhaitait sans doute rentrer dans un endroit tranquille, prendre une douche et oublier le crétin et ta personne.

...Quoi ? Faut que je remette la scène et que j'arrête de mater… Rooh, vous être pas drôle…

Bref, le poing de Marianne fendit l'air, mais pas tes lèvres, puisque tu eus le réflexe de rejeter ta tête sur le coté pour ne pas goûter aux phalanges de la demoiselle. Il passa à coté de ton visage, et tu pus poser ta canne sur le sol, de ton autre main, pour arrêter ta chute et te sentir stable. Une phrase avait jailli des lèvres de l'impudente, qui ricocha sur la carapace de ton indifférence (mais qui était trop, ceci dit), et tu profitas de ta position pour lui écraser les orteils de ton pied, avec une sorte de plaisir malsain. Car toute personne écrasant les orteils est une personne qui aime les plaisirs malsains, c'est reconnu par les scientifiques. Puis, tu reculas, et tu te servis de ton épée pour la repousser. Visiblement, elle ne souhaitai pas connaître le contact de ta lame, puisqu'elle eut un bond pour s'éloigner de toi lorsque la lame siffla près de son visage. Peut-être que si elle se pouponnait moins, elle n'aurait pas peur de sentir l'acier percer sa chair ?

En attendant, ton allié se faisait fort discret, et je profitai de l’accalmie pour le dévisager. Il se tenait à distance, et regardait la scène avec un air calculateur peint sur le visage. Rusé, le renard. Il en avait plus sous ses cheveux que son attitude le laissait penser : en effet, il cherchait à sonder les deux combattants pour savoir lequel avait le plus de chance de gagner, et calculait sans doute ce qu'il pouvait tirer de ses informations. C'était un plan finement mené, qui me fit ajouter Ian Calvini à la liste des personnes louches du clan Cœur. Dommage que je n'étais qu'un observateur qui ne pouvait pas avertir Alexandro du danger... M'enfin bon, il n'empêchait que cet imbécile se baladait torse nu, et que, même s'il était bien foutu, cela ne l'empêchait pas de s'habiller, n'est-ce pas ?

Tu poursuivais le combat avec une certaine hargne qui ne te ressemblais guère. Je le voyais dans tes yeux, là où seul moi pouvait le lire, que ton expression vide n'était qu'une façade dans ce combat.Tu donnais volontairement du mou à tes attaques, pour induire Marianne en erreur. Tu ne l'attaquais pas dans toute ses ouvertures, tu ratais certains mouvement pour la faire se sentir à l'aise, et la voir relâché d'avantage sa garde… Ou s'enfuir. Tu avais beau ne pas être si fort que ça, tu n'étais pas non plus le dernier des demeurés, et tu tachais de garder à une distance raisonnable entre toi et la femme, de façon à pouvoir l'attaquer à l'aise de ta rapière, sans pour autant subir ses assauts à coup de dague. Dans ton autre main, tu gardais bien serrer ta canne : si jamais tu la voyais mordre à l'hameçon et venir trop près, un bon coup dans la tempe devrait la calmer. C'était un bois assez lourd, tout de même.

Entre Ian et moi qui observaient et toi et Marianne qui vous vous battiez, on pouvait bel et bien dire que la boutique était animé. Et pourtant, par un heureux hasard, aucun monstre ne vint vous déranger lorsque l'acier de vos lames s'entrechoquèrent. Les coups se multipliaient sans que l'un ou l'autre ne prennent l'avantage, et ce n'était pas Ian qui allait t'aider. Comment conclure le combat entre vous deux ?
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Marianne Falconey
Marianne Falconey
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyDim 27 Juil - 16:35

Je lâchai un «Tss» de frustration lorsque mon adversaire évita mon coup de poing et reprit son équilibre à l'aide de sa canne. Il avait des réflexes plus rapides que ce que je pensais. D'ailleurs, il m'écrasa le pied avant que je ne puisse réagir, puis, de son épée, il fendit l'air tout près de mon visage. Je n'eus d'autre choix que de reculer. Non mais ! Hors de question que je finisse défigurée, mon visage était parfois utile pour séduire les crétins que je devais tuer dans mon ancienne vie. Peut-être que cela me serait utile ici aussi, on ne sait jamais, mais une chose est sure, cette technique ne marchera jamais contre cet estropié.

Comme pour prouver mon point, mon adversaire engagea officiellement le combat en tentant de m'atteindre avec son épée. Je parrai ses quelques coups en essayant de m'approcher, mais il gardait un distance sécuritaire entre nous deux. Alors il ne voulait pas que je m'approche. Probablement qu'il n'était pas très fort au corps à corps. Si c'était bien le cas -parce que je pouvais me tromper, aussi- ma meilleure chance de ne pas me faire tuer serait de passer sous sa garde.

Aussitôt dit, aussitôt fait ! J'attendis qu'il porte un autre coup d'épée et le parrai avec ma dague. Ensuite, rapide comme l'éclair, je fis glisser ma lame le long de l'épée pour tenter d'atteindre ses côtes et, de ce fait, le blesser. Malheureusement, je ne vis pas venir son coup de canne. Le bois massif heurta douloureusement ma tempe. J'eus l'impression que ma tête allait éclater tant la douleur était intense. Sur le coup, un voile noir couvrit mon champ de vision me faisant littéralement voir des étoiles. J'eus le réflexe de m'éloigner en vitesse de l'homme puisque j'étais maintenant une cible facile... Mais qu'est-ce que je raconte ? La vraie raison était bien évidemment que j'avais perdu mon sens de l'équilibre et que j'avais reculé brusquement avant de tomber au sol en lâchant un cri de douleur.

Ma vision revint rapidement à la normale, quoiqu'elle était encore floue, mais je dus fermer mes yeux lorsque je constatai que le monde autour de moi semblait tourner. J'étais vraiment mal barrée. Si je ne me ressaisissais pas, ils allaient profiter de ma faiblesse pour me capturer ou me tuer. Ma première pensée fut de dire un truc bizarre pour déstabiliser les deux Coeurs, mais je réalisai que ça ne marcherait probablement que sur Ian. Mes yeux se posèrent alors sur les grêlons qui recouvraient le sol. Ma deuxième idée fut bien meilleure... Euh, non. «Moins pire» conviendrait mieux.

Puisque je n'étais plus en état de fuir, ni de combattre, je devais les tenir éloignés. Je savais bien que je ne m'en sortirais pas aussi facilement, mais s'ils devaient m'attraper, ces Coeurs auraient au moins quelques blessures... Enfin, considérant que je ne pouvais pas vraiment «blesser» quelqu'un en ce moment... Du moins, pas gravement... Ah, et puis ce n'était pas important ! Le fait est que j'allais me défendre et que je ne voulais pas qu'ils puissent mettre la main sur mon arme non plus. La situation était presque désespérée pour moi et je n'avais rien à perdre. Tant qu'à combattre, j'allais le faire jusqu'au bout.

Tout d'abord, la diversion. Je rouvris les yeux et me forçai à me mettre sur un genou pour plus de stabilité. Je saisis ma dague et la lançai au plafond en espérant que mes ennemis aient, comme tous les êtres humains normaux, le réflexe de la fixer pour voir si elle allait rester plantée là. Pendant ce temps, je saisis tous les grêlons à ma portée et les lançai sur eux avec force. J'étais peut-être étourdie, mais la précision de mes tirs n'en était pas atteinte ou plutôt très peu. Disons seulement que j'ai pratiqué dans des conditions aussi merdiques que celle-là quand j'étais plus jeune.

Je fus à court de missiles assez vite et je devais avouer que je ne savais vraiment plus quoi faire. Restait plus qu'à improviser même si je doutais que cela donne quoi que ce soit. Je rassemblai mes forces et me forçai à me remettre debout, ce que je fis avec peine. Bon dieu ! Je vis le monde tanguer tout autour de moi. J'en eus la nausée ! Foutu estropié, il fallait vraiment qu'il atteigne ma tempe ? Et puis je n'aurais pas pu m'évanouir sur le coup pour, au moins, manquer le moment où je me ferais tuer ? Même mon corps est contre moi. Je suis foutue...

Comme dernier recours, je mis ma main droite derrière mon dos, prétendant avoir une autre arme cachée quelque part. Je regardai les deux hommes tour à tour et je lançai :

« N'approchez pas ou je vous jure que vous allez le regretter ! »

Comme c'était beau le bluff. J'avais un air confiant peint sur le visage et mes yeux lançaient des éclairs. C'était la première fois que j'utilisais cette technique que je n'aimais pas vraiment, mais il fallait me comprendre :
j'étais acculée au pied du mur.
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Ian Calvini
Ian Calvini
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyLun 18 Aoû - 2:19

La bataille battait son plein entre la demoiselle et l'estropié. Tous deux avaient dégainé, pas prêts à capituler. Je n'étais toujours pas intervenu, sachant pertinamment que ce n'était pas mon combat. Bien que mon allié y soit impliqué, l'esprit d'équipe n'était pas au rendez-vous, car, à la base, pour qu'il y ait esprit d'équipe, il doit y avoit une équipe. Je n'avais absolument rien en commun avec l'handicapé, si ce n'est que le clan, et encore, ce n'était qu'une déduction, il se pouvait que je me trompe.

Après mûres réflexions, handicapé était un qualificatif erronné, car, bien que l'homme ne s'aide à déambuler avec une canne, ce n'était que de la frime. Il était autant blessé que je n'étais César le Grand. Du bluff mesdames et messieurs. Juste par la façon dont il se battait, cet homme s'était trahi. À chaque coup porté, il se retenait, ratait délibérément sa cible, ce fut fort simple à déduire. Il visait juste à chaque fois, mais se déplaçait de quelques millimètres, volontairement, et atteignait la jeune fille aux ceveux sombres avec beaucoup moins d'intensité. Sans parler des nombreuses ouvertures qu'il ne voyait pas.

Au début du combat, ma théorie était plutôt hésitante, toutefois, plus le combat avançait, plus ses gestes et les décisions qu'il prenait le trahissaient. À présent, j'en aurais mis ma main au feu, cet homme, pour une quelconque raison, aussi saugrenue soit-elle, simulait être blessé. Quels étaient ses motifs ? Dans quel but créer une telle mascarade ? Peut-être était-il un amateur de mises en scènes ?

C'est alors que je compris. Tout devint d'une limpidité déconcertante. Cet homme, bien que médiocre escrimeur, était un fin renard. Jouer cette comédie était pour lui sa stratégie d'attaque. Ses adversaires en venaient à le sous-estimer, se sentir au dessus de leurs affaires et, éventuellement, baisser leur garde. C'est précisément à ce moment que l'homme sortirait le grand jeu et déstabiliserait comme jamais l'adversaire, de sorte que l'effet de surprise serait tel qu'il jouirait aisément de deux à quatre secondes, ce qui est énorme dans un combat. Une stratégie grandiose. Du grand art.

Maintenant, connaître sa stratégie, surtout d'une telle envergure, s'avérait être tout un atout pour moi. Si jamais je devais croiser le fer avec l'homme, je pourrais retourner la situation à mon avantage. Seulement, je devais agir et faire voir que je n'en savais rien.

Comme pour confirmer ma théorie, l'homme en déchéance asséna un violent coup de canne en plein sur la tempe de la demoiselle. Elle dût en voir des étoiles, car le coup était puissant et digne de la vraisemblable force de son adversaire. Elle s'affala alors au sol, inconsciente, mais reprit rapidement ses esprits. Tout alentour d'elle devait tanguer, comme dans un navire en pleine tempête, puisqu'elle eut grand peine à se remettre sur pieds. Et sans parler du mal de crâne intensif qui se joindrait bientôt à la fête. Suite à des coups à la tête, les signes et symptômes sont toujours les mêmes. N'en reste pas moins qu'elle n'était aucunement stable sur ses jambes et l'homme allait probablement porter le coup fatal si la demoiselle ne réagissait pas très vite, un vrai carnage quoi. Un allez simple vers le paradis.

Mes pensées défilèrent alors à vive allure pour tenter éviter cette tuerie. Rendre l'âme d'une telle façon était tout bonnement vain, inutile. Je vous l'accorde elle était notre ennemie, mais j'avais des principes. Après ça, elle m'en devrait une. J'avais l'option d'attaquer mon partenaire, ce qui était très boiteux comme stratégie, ou alors je pouvais ressortir la prise d'otage. Avant le combat, l'homme désirait qu'elle se rende et se fasse prisonnière, je n'avais qu'à lui rappeler qu'elle ne valait pas grand chose si elle trépassait. Pour le moment, je n'avais pas trouvé mieux et, franchement, je trouvais cette idée excellente.

Alors que j'allais intervenir, la fille agit plus rapidement que moi et lança sa dague au plafond. Quoi ? Avais-je bien vu ? Était-elle tombée sur la tête ? Lancer sa seule arme, en voilà, une très bonne idée ! Non mais mon partenaire devait lui avoir balancé un sale coup ! N'en reste pas moins que, quelques secondes plus tard, alors que j'avais les yeux rivés sur l'arme juste en haut de mon crâne, je sentis un coup sur mon bras. Je baissai le regard pour constater que la jeune femme aux cheveux sombres, comme tentative désespérée, lançait les quelques glaçons restés sur le sol. Ouah, toute une stratégie ! Lorsque les munitions lui manquèrent, elle mit sa main derrière son dos, prétendant qu'elle possédait une autre arme. Pffff ! Bel essai, mais il était clair qu'elle bluffait. Son regard, l'expression de ses yeux criaient à l'aide.

C'est donc à cet instant que je me relevai et abordai l'estropié.

«Hé Mathusalem, si tu veux toujours faire de la jeune fille une prisonnière, permet-moi de te rappeler qu'elle ne vaut pas grand chose morte. Alors tu vas me faire le plaisir de ne pas la tuer.»

Hors RP:
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Alexandro Derrechi
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyJeu 21 Aoû - 9:42




La Fleur à la dague VS l'estropié à la canne : final.




En te regardant te battre, je m'étais posé quelques questions, comme par exemple : est-ce que ta stratégie allait marcher contre la femme, ou bien est-ce que tu allais bien agir comme je l'avais supposé, mais lorsque le coup de canne partit et atteignit avec une rare violence la tempe de Marianne, ces dernières s'envolèrent. Le bois noir de l'arme avait heurté la peau blanche de la demoiselle, avec un bruit sourd. Pourtant, malgré la violence du coup, celle-ci ne s'était pas effondrer. Mauvais point.

Mais bon, elle vacillait sur ses jambes, et tenait sa tête entre ses mains, ce qui lui faisait relâcher sa garde. Toi qui était en équilibre sur ta seule jambe valide, tu profitas de ce moment pour reposer prestement ta troisième jambe de bois, et fixer la jeune femme, ta rapière tendu. Il serait facile de poser une jambe plus en avant et d'envoyer un estoc dans l'estomac de la femme, pourtant, tu ne le fis pas. Sans doute qu'à ta place, je l'aurais fait, ne serait-ce que pour pouvoir ensuite parer l’éventuel assaut de Ian Calvini. Car franchement, pensais-tu que cet homme était net, au fond de toi ?

La jeune femme fit deux pas en arrière avant de s'effondrer sur son séant, ce qui était un petit avantage pour toi. Ramenant ton poignet tenant la lame en position de défense, je te vis plisser le front pour réfléchir. Peut-être que tu te demandais quoi faire, ou peut-être réfléchissais-tu à l'après, au moment ou tu ramèneras la femme en temps que prisonnière à ton clan ? En attendant, je me repassais sur le mur le combat précédent, pour tâcher de mieux voir ce qui n'avait pas été. Je fis un geste du doigts, et le temps s'arrêta, le temps que je me concentre sur les événements du passé récent.

Je revis ta lame danser dans un espace assez fermé, et parer à distance les attaques de la jeune femme. Je vis  qu'effectivement, la longueur de ton arme t'avait offert un certain avantage, et que tu l'avais utilisé intelligemment. Toute tes ouvertures, je les vis. Les moments où ta lame avait frôlée et  érafler le corps et le visage de Marianne, les moment où tu l'avais invité à se rapprocher par des feintes grossières, des mouvements ratés, et ce moment ou elle s'était glissé le long de ta lame, jusqu'au moment de l'impact… Collé à toi, la dague bloquant ton épée, elle aurait pu te frapper du poing, mais tu avais « dégainé » ta botte secrète plus vite qu'elle.

Retour au présent. Je coupai la projection murale, et j'allais  m'asseoir sur un des supports qui traînait au sol, abandonné de tous comme un malheureux. Puis je me tournai vers la jeune femme, qui venait  d'envoyer un machin en l'air. Sa dague. Je ne compris que quelques secondes après sa diversion, et, j'avais honte de l'admettre, mais même moi, le Narrateur, j'étais tombé dans le panneau. Qu'elle était intelligente, la petiote, en bombardant les deux cœurs de glaçon assez lourds, quand même. Elle tenait sur un genoux, et ses deux mains attrapaient assez vite les missiles qu'elle avait rassemblé, avant de les envoyer vers la figure des deux hommes. Alexandro s'en prit d'ailleurs quelques-un, et recula d'un pas en se protégeant comme il pouvait le visage. Elle avait bel et bien gagné quelques instants, mais qui ne lui servirait à rien si elle ne trouvait pas rapidement une stratégie pour exploiter son gain de temps. En l’occurrence… Le seule trait de génie qui jaillit de sous le crâne brun de la jeune femme, c'était le bluff. Autant dire qu'elle n'avait qu'à lever les mains et dire qu'elle se rendait, au lieu de tenter une idée inutile. Elle avait beau avoir l'air confiant, on voyais que ses traits étaient tendus et qu'elle n'etait pas souple sur ses appuies. Une simple poussé aurait suffit à la faire basculer, alors bon, avoir peur de cette nénette à moitié groggy et avec une « arme »… C'était ridicule, n'est ce pas, Alex---

Quoi ? Quoi quoi quoi ? Pourquoi avais-tu rangé ta rapière ? Le
« N'approchez pas ou je vous jure que vous allez le regretter ! »
de cette jeune femme t'avais effrayé ? Pourtant, tu avais toujours ce visage si neutre, que je te connaissais depuis si longtemps. Tu n'avais pas de cigarette, mais ta main lire, celle qui ne tenait pas ta canne, palpait les poches de ta veste pour trouver ton briquet.

«Hé Mathusalem, si tu veux toujours faire de la jeune fille une prisonnière, permet-moi de te rappeler qu'elle ne vaut pas grand chose morte. Alors tu vas me faire le plaisir de ne pas la tuer.»

Tiens, l'imbécile torse-nu avait décidé de se bouger le cul, on dirait. Tu lui accorda une demi-seconde d'attention, le temps de lui adresser une superbe pokerface, puis tu te dirigeas vers Marianne. Tu n'avais donc pas retrouver ton briquet argenté dans les poches de ta veste… Intéressant. Mais trêve de bavardage, je te vis lui saisir le bras, et redresser la jeune femme de force. Tu la soutenais du bras, sans pour autant lâcher ta canne de ta main libre. Puis, tu fis signe à Ian de venir t'aider, parce que cet imbécile restait encore planté là à t'observer. Il m'énervait, ce con là ! Pourquoi ne venait-il pas soutenir son supérieur, au lieu de se donner un air pseudo cool en restant à distance d'autrui !

Tu avanças vers une des échoppe au alentour, en tirant et en soutenant la jeune femme, sans doute contre son gré, d'ailleurs. Mais elle devait avoir un truc ressemblant vaguement au mal de mer, vu comment elle tirait la gueule. Elle ne semblait pas  vraiment en état de se rebeller contre quoi que ce soit, de toute manière… Alors au fond, quel importance ?
Tu la déposas sur une table de l'échoppe ruinée dans laquel tu avais pénétré. Elle ressemblait à une boutique de vêtement un peu moche, dans laquel on aurait pu s'habiller si jamais on avait eu des goûts assez loufoque ou un sérieux manque d'argent. Tournant ton regard au alentour, tu cherchais de quoi attacher la jeune femme à la table, ou, au pire des cas, de quoi lui lier les mains. Après tout, elle allait être prisonnière des cœurs,  non ? Sauf qu'il n'y avait rien à porté de tes mains, pour ligoter une jeune femme. Et tu ne voyais pas Ian.

Pensant qu'elle était encore dans les vapes, tu te tournas vers la sortie de la boutique, et donc dos à la femme, sans défense, pour chercher Calvini du regard. Où était-il encore, celui-là ? Pour ma part, je fis un bond en l'air, et, crevant le plafond, j’atterris sur le toit. J'en profitai pour regarder les alentours, avant de voir que Ian était à quelques mètres de la boutique. Puis, soudain, j'entendis ta voix qui déclarait d'une voix forte, à l'intention de Ian :

« Le nouveau ! Pourriez-vous, s'il vous plaît, aller chercher de quoi lier les poignets et les chevilles de notre tendre amie, afin de pouvoir la transporter vers notre demeure ? »

J'eu soudain un mauvais présentement. Mes oreilles sifflèrent. Alexandro était en danger.


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Marianne Falconey
Marianne Falconey
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyDim 24 Aoû - 19:51

Après que j'aie averti mes ennemis de ne pas s'approcher, il y eut un long moment de silence. Oh merde ! Ils ne me croient pas. Ils savent tout ! Mais pourquoi ils ne réagissaient pas ? Ce silence m'inquiétait plus que s'ils avaient décidé de m'attaquer. Toutefois, ils ne comptaient peut-être pas me tuer. D'un côté, il y avait l'estropié qui cherchait quelque chose dans ses poches -d'ailleurs, c'est un étrange moment pour se mettre à chercher quelque chose- et de l'autre côté, il y avait ce type qui me fixait sans donner le moindre signe de réaction imminente. Moi, dans tout ça ? J'essayais de rester debout, bien sûr. La sensation d'être sur un bateau en pleine tempête s'estompait peu à peu, mais la douleur à ma tempe persistait. Le summum de l'inconfort, quoi !

La voix de Ian me fit presque sursauter lorsqu'il proposa de me capturer au lieu de me tuer. Je ne savais pas si je devais être contente ou pas de pouvoir rester en vie. Si ça se trouvait, ils allaient me torturer pour avoir des informations, m'enfermer dans une petite pièce sombre, me priver de nourriture. Bref, faire de ma vie un enfer ! ... Comme si on ne pouvait pas déjà l'appeler comme ça. Pfff !

Alors que je constatais à quel point ma situation était désespérée, je n'avais pas remarqué l'homme qui s'était approché de moi. Aussi, fis-je un pas de recul lorsque je me rendis compte qu'il était beaucoup trop proche de moi. Malheureusement, il saisit mon bras et me traîna à sa suite vers une échoppe non loin de là. J'essayai d'opposer une résistance, de dégager mon bras ou encore de mettre tout mon poids vers l'arrière pour le ralentir, mais il était plus fort que moi à mon plus grand damne. Des fois, je ne pouvais que maudire ma petite taille, car elle ne m'avantageait pas toujours lors des combats. Surtout quand un crétin m'assommait à coup de canne. Ma seule chance serait de me laisser tomber sur le derrière, mais encore là je ne crois pas que ça serait efficace. Par le temps de le dire, nous étions déjà dans une boutique de... Oh ! Peu importe de quoi ! Je n'avais pas le temps de penser à ça ! C'est à ce moment là que je me contorsionnai quelque peu pour mordre férocement la main de mon ennemi. Il ne tarda pas à me lâcher sur l'une des tables du magasin. À en juger par la marque de mes dents sur sa peau, ma morsure n'avait pas dû être agréable. Tant mieux ! Qu'il souffre.

J'eus à peine le temps de me réjouir qu'un nouveau mal de tête s'installa. Ma respiration s'accéléra alors que je posais ma main sur ma tempe. J'entendis l'estropié demander à Ian d'aller chercher de quoi m'attacher pour me ramener à leur base. Je sentis mon coeur battre la chamade et la douleur à ma tête s'atténua. Je savais que c'était temporaire, l'adrénaline est un excellent anti-douleur lors d'un combat. Ce petit répit me permit de me concentrer sur les environs. Tout près de moi, je repérai un petit objet que je reconnus comme étant un stylo -j'en avais déjà vu à la base. Je le saisis sans attendre et relevai les yeux vers l'homme à la canne qui était dos à moi. Très. Mauvaise. Idée.

Je sus tout de suite ce qu'il me restait à faire. Je me relevai et m'approchai discrètement de lui en bénissant ma démarche silencieuse de nature. Puis, dans un regain d'énergie, je me jetai sur lui en donnant un coup de pied dans ses jambes pour le faire basculer. Moi-même, je perdis un peu l'équilibre et me retrouvai au sol, par-dessus lui. Sans tarder, je plaçai la pointe du stylo sur sa gorge. Je serrais l'objet tellement fort, par peur de l'échapper, que mes jointures étaient blanches. Mes mains tremblaient légèrement, mais ma prise était ferme. En un mouvement, je pouvais le blesser gravement même si ce n'était pas réellement mon intention. En fait, je souhaitais seulement lui faire peur pour qu'il me laisse tranquille. Ian n'était pas dans mon champ de vision, donc j'aurais enfin une ouverture pour fuir, mais avant, je devais effrayer un peu l'éclopé.

« Ne bouge pas. »

Ma voix était froide. Elle ne laissait pas place à la discussion, donnant l'impression que j'avais le contrôle de la situation. Pourtant, ce n'était pas du tout le cas. Il était plus fort que moi et pourrait facilement me neutraliser lorsque mon mal de tête reviendrait en force. Une seule phrase tournait en boucle dans ma tête.
Faites qu'il ne se relève pas. Faites qu'il ne se relève pas. Faites qu'il ne se relève pas...
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Ian Calvini
Ian Calvini
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyLun 20 Oct - 3:11

Sérieusement, la demoiselle m'en devrait toute une pour l'avoir sauvée d'une mort certaine, car, figurez-vous qu'en plus d'être estropié l'homme était aussi parfaitement blasé ! Mon intervention magistrale ne lui fit le moindre effet. Tout à fait génial. Toujours est-il qu'il dût approuver mon idée puisqu'il se dirrigea vers la demoiselle et l'agrippa fermement pour ensuite l'entraîner à sa suite sans demander son reste. Hé oh le grand, qu'est ce que tu penses faire ? Où l'amènes-tu ? Visiblement, La communication, c'était vraiment pas son fort.

S'il pensait réellement maîtriser la jeune fille seul et sans aucun lien pour qu'elle ne se tienne tranquile, et bien il rêvait en couleur. Elle se démènerait pour tenter de s'enfuir et sans être solidement retenue, elle nous filerait entre les doigts. Je me rendis donc utile et partis chercher de quoi ligoter notre prisonnière, sans même prêter attention à l'endroit où mon «partenaire» allait. Néanmoins, je dus admettre que ma tâche serait plutôt ardue, compte tenu du pitoyable état de ce marché public. Il devait bien y avoir quelques cordes dans ce foutu bazar. Des vêtements, pour hommes, femmes, enfants, à la tonne, un tas de babioles inutiles, plus je cherchais, plus je désespérais.

Après quelques minutes de course à travers les étallages, je distinguai, sous un tas de débris de ce qui, je crois, constituait le plafond il y a un siècle, une tige de la largeur d'un pouce en métal relativement longue et malléable. Ça constituerait un bon plan B. Je la mis dans la poche arrière de mon pantalon et me remis à ma recherche de cordage. Pourquoi n'y avait-il aucune échoppe de marins ? Des cordes à navires auraient été parfaites, toutefois, aucune trace de ce genre d'objets n'était en vue.

Alors que je passais devant un énième étallage de denrées toutes plus inutiles les unes des autres, un bruit sourd attira mon attention. Je tendis l'oreille, les sens en alerte, prêt à dégainer. Un autre son, cette fois plus près, se fit entendre. Pas de doute, un intrus avait fait irruption. Je sortis lentement mon épée de son fourreau et me plaçai contre un mur, de sorte à ne pas être visible par l'ennemi. Je n'avais même pas besoin de le voir, avec tout le vacarme qu'il faisait, ça suffisait amplement pour le tracer. Plus l'individu se rapprochait, plus je doutais sérieusement de son humanité. À en juger par les bruits caverneux qu'il faisait, je dirais même que la chose n'avait rien d'humain. Je jugeai également que la bête devait être assez imposante vu les vibrations que ses pas causaient sur le sol délâbré. Un seul détail m'échappa, leur nombre.

Telle fut alors ma surprise lorsque je ne vis pas une mais trois bestioles surgir là où je me planquais. Elles avaient une légère ressemblance avec les lions qu'on envoyait aux gladiateurs, mais plus gros et...étranges. Six yeux ornaient leur visage et des écailles de reptiles couvraient çà et là leur corps. De véritables monstres, quoi. Vu leur taille imposante, ces créatures ne devaient être que très peu agiles, donc je pourrais avoir l'avantage sur ce point.

Les trois carnassiers foncèrent sur moi, gueule ouverte, laissant voir leur arsenal de guerre. Je me mis alors à courir en refaisant le trajet que j'avais précédamment fait en sens inverse. L'un des prédateurs tenta un coup de patte en ma direction, mais j'esquivai et profitai de l'ouverture pour l'attaquer dans l'intérieur de l'épaule, là où la peau était bien moins ferme et écailleuse. Je fis d'une pierre deux coups, puisque je rendais laborieux ses déplacements. Toutefois, les deux autres n'apprécièrent guère et redoublèrent d'ardeur. Je courais comme si ma vie en dépendait, car figurez-vous que c'était le cas.

Alors que je détalais à toutes jambes j'entendis l'homme en décrépitude me hurler à la figure de me ramener vers lui, car il avait besoin d'aide. J'avais trois monstres à mes trousses et cet imbécile voulait que j'aille l'aider à maîtriser une fillette. Je bénis le ciel de trouver une corde à mes pieds et la ramassai rapidement. J'allai donc trouver à la course la brunette et l'handicapé pour lui lancer la tige de métal ainsi que le cordage et lui criai :

«Occupe toi d'elle, je m'occupe des chatons !» faisant référence aux monstres qui m'avaient suivis et qui était juste derrière moi. Joie. Pourquoi, dans ce genre de situation, c'était toujours à moi qu'incombait le sale boulot ? J'aurais pu avoir la simple tâche de ligoter notre prosonnière, mais non, à la place, je devais mettre hors d'état de nuire des bestioles d'une tonne assoiffées de sang. Tout à fait génial.

Je fonçai donc tête baissée vers ces créatures pour les acherver en utilisant leur point faible, l'agilité. Le plus rapidement possible, je me faufilai sous une des créatures en me donnant un élan et glissai tout en lui ouvrant le ventre. Une plainte se fit entendre et la bête s'afessa lourdement au sol, pour la seconde je lui transperçai le coeur avec mon épée et pour le troisième, je lui plantai ma lame dans le cou, mais avant elle me donna plus de fil à retordre que les deux autres. Cette créature d'Hadès réussit à me lacérer la jambe. Sans perdre davantage mon temps, je pris mon élan, grimpai sur le dos du monstre et lui plantai ma fidèle épée dans le cou. Tiens sale bête, va brûler en enfers avec les cerbères.

J'allai donc retrouver l'estropié et la jeune femme, histoire d'être certain que cette dernière n'avait pas été trop récalcitrante. Néanmoins, une fois l'adrénaline retombée, une vive douleur à ma jambe blessée se fit ressentir. Je portai alors mon regard vers la lacération pour voir qu'elle était assez profonde et saignait abondamment. Manquait plus que ça. Je sortis une bande de tissus qui entourait mon poignet justement pour les cas d'urgence et bandai ma jambe. Génial. Mais que diable allais-je faire dans cette galère ?
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Alexandro Derrechi
Alexandro Derrechi
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyVen 31 Oct - 1:38



OH MY GAD




Merde. J’avais raison quand j’ai senti le danger. La fille, là, que tu avais choppé dans l’espoir d’en tirer des infos pour ton clan, et bien, elle venait de faire un sacré coup fourré. Et tu étais tombé dans sa technique de fourbe comme un débutant. En fait, pour être précis, tu avais vraiment été inattentif. Peut-être avais-tu pensé que ton coup de canne avait été suffisant pour neutraliser la cible auquel cas tu te fourrais le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Les femmes sont plus résistantes à la douleur que les hommes à cause de la douleur pendant la grossesse et l’accouchement, tu devrais le savoir. Mais peut-être, voir sans doute, que tu étais resté sur les croyances de ton époque, mon petit Alexandro, et que tu croyais donc que les femmes était de petite chose fragile… Si ça peut te consoler, de nombreux machistes considère encore cet état des faits comme vrai au vingt-et-unième siècle. Alors un mec qui date de la Renaissance n’a pas à rougir de son erreur…

Mais je manque à tout mes devoirs de Narrateur en omettant de vous décrire la scène. Alors, remontons le temps mieux qu’Aboutissement lui-même à l’aide des formidables pouvoir des conteurs, et reprenons la scène un peu plus tôt. Pour être précis, au moment où tu venais d’apostropher ton collègue et camarade de route au torse nu et musclé. Et pour bien voir la scène, repassons au niveau du rez-de-chaussé de la boutique.

Tu venais d’appeler ton camarade pendant que ta prisonnière se reposait sur le matelas le plus confortable du monde : la table en bois massif. Et tu lui avais tourné le dos, pour appeler ton camarade. La suite, elle était simple : tu avais quand même pris le temps d’errer entre les fringues moisies et de mauvais goût, en cherchant un bout de tissu assez solide pour ligoter la jeune femme et la ramener dans la base des Cœ--- OHMONDIEUCETTECHEMISEROSESAUMONETVERTEPOMMEESTSILAIDEFAUTQUEJEMELAVELESYEUX. LACHE ÇA, ALEXANDRO, LACHE ÇA. SI TU CONTINUES DE TENIR CETTE HORREUR, TU VAS PERDRE TON CHARISME. MÊME MARIANNE NE MÉRITE PAS DES LIENS FAIT AVEC UN TRUC PAREIL. ET LE RESPECT DE L’HOMME, TU Y AS PENSÉ ?
Et pendant ce temps, la femme se tenait la tête et cherchait en tâtonnant de quoi te neutraliser. Et c’est un stylo qui roula sous ses phalanges, ce qui lui permit de le saisir fortement, et de regagner de l’assurance. Un peu d’adrénaline coula dans les veines de la femme, suffisamment pour gommer la douleur. Mais sa douleur n’était rien par rapport à la mienne quand je voyais l’intérêt que tu portais à la chemise rose et verte. Donc pendant que Madame puisait dans sa volonté pour se redresser et marcher avec une discrétion somme toute remarquable, tu avais lâché l’immondice portative pour farfouiller à nouveau dans les poches de ta veste. Tu pestais tant bien que mal en retournant les multiples lieux de stockage de ton manteau sombre comme la nuit, afin de trouver ce que tu y cherchais : ton paquet de cigarette (qui se rétrécissaient comme peau de chagrin) et ton briquet argenté. Focalisé sur la recherche des objets tant convoités, tu ne prêtais plus attention à la prisonnière, et celle-ci en profitait avec son pas de loup. C’est peut-être l’arrêt des gémissements qui t’avait mis la puce à l’oreille, mais en tout cas, tu avais réagis trop tard.
Quelque chose se pressait contre ta gorge, un objet pointu et dangereux qui titillait ta veine. Tu ne connaissais pas le stylo, objet conçu pour écrire, toi qui maniais la plume et le pinceau, mais tu devinais à sa pointe dangereuse que l’objet n’allait pas te faire plaisir. Le bras de Marianne encadrait ton cou, et elle te retenait plus ou moins bien sur elle, puisqu’elle t’avait fait plier le genou d’un coup de pied. Quand elle t’ordonna de ne pas bouger, tu obéis, bien conscient que la main aux phalanges aussi blanches que ton visage n’hésiterait pas à envoyer le stylo dans ta gorge… Tu déglutis péniblement, même si ton regard restait désespérément de marbre face à la situation présente. Ton cœur sera-t-il donc vide à tout jamais, doux peintre au visage tendre et à la situation poignante ?

Je voyais la scène du haut de ma position, tout en entendant les monstres se rapprocher de votre position à tous les trois. D’abord, ce serait Ian qui les verrait, devinai-je, puis il tenterait quelques feintes et attaques, avant de se replier en courant vers la position des deux autres. Marianne tiendrait déjà le peintre à sa merci, et recevra donc avec surprise les cordages que lui enverra son ennemi inattentif. Alors, le cavalier serait pris par le clan sans réel roi. Dommage.

Damn it, c’est nul d’être quasi omniscient, je peux même plus jouer aux devinettes sur l’avenir, puisque je le sais déjà. Bon, avance rapide vers le moment ouohmondieubordeldemerde.

Cette. Fille. Sait. Faire. Des. Trucquedefou. Genre, là, et bien, elle a prit Alexandro et lui a collé la tête dans l’étagère, avec sa force… Qui n’est pas hors du commun, avouons-le franchement. J’aurais bien vu la russe, Evangeline, faire ce genre de chose, mais un petit bout de femme comme Marianne… Elle nous réservait sans doute encore d’autre surprise. Avec un air fermé, je la vis serrer avec les liens les poignets d’Alexandro et le jeter sur la table, comme un paquet brisé qui ne servait plus qu’à être jeté. Déjà qu’intérieurement, le bonhomme ne tenait plus la route, alors si en plus on l’abîmait physiquement… Mon pauvre petit noblion, on te maltraite de bien des manières. Si seulement tu avais la volonté d’oublier ta canne qui avait roulé au sol, et si seulement tu pouvais comprendre que ta faiblesse était dans ta tête… Mais nan, c’était trop tôt, malheureusement. Je regardai la femme sortir de la pièce, et te laisser reprendre tes esprits, bien que tes yeux d’ambres restaient aussi troublé que pendant ta courte inconscience. Pendant que tu te tenais la tête à cause de la force du coup, comme Marianne peu de temps avant, elle en profitait pour te fausser compagnie. Mais patience, tu aurais ta revanche, puisqu’elle allait tomber sur un Ian certes affaiblit, mais encore redoutable. Peut-être même que tu allais pouvoir te libérer avec ce que je viens de voir par terre, pendant que les deux autres se taperont dessus comme des chiffonniers. Mais bon, je ne te raconte pas l’avenir, mais une possibilité, encore faudrait-il que tu vois ce dont je veux parler.

Tes yeux scrutent ce que tu peux voir, tu cherches péniblement quelques choses pour trancher les liens d’une qualité douteuse. Tu n’es pas dans un film, et tu n’as pas besoin de te briser le poignet pour passer au travers des chaînes qui te retiennent prisonnier. À la place, cherches plutôt à gauche, là, vers le pied de bibliothèque. Un bout de verre restant de la vitrine traîne là. Vitrine brisée qui donnait sur des colliers assez laid, ma foi. Enfin bref, dépêche-toi… Ah, tu as repéré le bout de verre ! Alors, qu’est-ce qu’il te reste à faire, à part ramper vers l’objet de ta liberté ? Tu glisses de la table en roulant et tu te ramasses au sol, mais c’était prévisible. Tu vas ensuite bouger pour te mettre à côté du bazar, et tu commences à passer tes liens au-dessus de la surface tranchante de verre. Et ça fait fric-frac, pendant que tu ouvres toi-même la porte de ta liberté. Cinq minutes, peut-être huit, passe pendant que tu scies la cordelette rêche avec l’un des objets les moins pratiques du monde. Et je n’exagère rien ! Bref ! Au bout du compte, la corde tombe, ce que nous espérions est là. Freedom.
Tu te relevais donc et tu t’arrangeas pour attraper ta canne, avant d’épousseter d’un geste las des vêtements fatigué. Puis, tu sortis d’une démarche d’aristocrate fatigué, malade, dépressif et souffrant de la boutique, afin de découvrir ce que je savais déjà, c’est-à-dire l’état du monde extérieur.



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Marianne Falconey
Marianne Falconey
Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Empty
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MessageSujet: Re: Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| Chaque rencontre a sa raison d'être, encore faut-il la découvrir. ||PV Ian et Alexandro|| EmptyMer 12 Nov - 4:01

Mon coeur battait rapidement sous l'effet du stress et de l'adrénaline. J'espérais vraiment que cet homme ne se retourne pas contre moi, parce que j'aurais bien pu perdre le combat vu l'état dans lequel j'étais. Seulement, il ne semblait pas avoir le courage de le faire. Comment je le savais ? Il m'avait obéit, ce crétin ! C'était le premier à avoir proposé de me capturer et aussi le premier à se dégonfler. Il venait de perdre le peu de crédibilité qui lui restait. Un sentiment de puissance m'envahit alors que je reprenais confiance en mes capacités affaiblies par mes blessures. Bon sang, j'avais mangé un coup de canne dans la tempe et il n'était même pas capable de se défendre contre moi ! Visiblement, je ne m'étais pas trompée lorsque j'avais supposé qu'il serait faible au corps à corps. On fait moins le malin sans son épée en main, non ? Avant même qu'il ne puisse penser à se rebeller, je lui plaquai violemment la tête contre une étagère pour l'empêcher de bouger. Même si le coup n'avait pas dû être très fort, je ne doutais pas qu'il avait fait mal. Disons qu'une étagère dans la gueule c'est jamais agréable... Une canne non plus, d'ailleurs. Il n'y avait aucun plaisir à en retirer à moins d'être masochiste ce qui... ne m'étonnerait pas venant d'un Coeur, en fait, mais visiblement ce n'était pas le cas pour lui. Une chance.

Tout à coup, j'entendis des bruits de course et je vis Ian apparaître dans mon champ de vision en hurlant. Trois monstres le suivaient, prêts à lui arracher la tête. Je retins mon fou rire devant la scène qui était assez ridicule. C'était de ça que j'avais l'air quand je rentrais à la base talonnée par des monstres ? Je devrais peut-être rester prudente à l'avenir. Enfin, je devrais, mais j'allais probablement recommencer. Non, pas probablement. Certainement.

Bref, je regardais Ian avec un sourire moqueur. Pour une fois que ce n'était pas moi, j'pouvais bien en profiter et rire de sa gueule. Le comble, dans tout ça, c'est qu'il me lança une corde, pensant probablement que j'étais son camarade. Woooooow... Vraiment, Ian ? Tu ne l'as peut-être pas réalisé, mais tu viens de m'aider à neutraliser ton compagnon. Ce n'est pas exactement ce qu'il attendait de toi. C'est même tout le contraire. À l'heure qu'il est, il doit probablement te voir comme une grosse aberration à l'intelligence. Bravo. Cependant, qu'est-ce qui était pire entre prendre son ennemi pour son allié et se faire battre par une fille avec une commotion ?

« Imbéciles... » murmurai-je doucement en enserrant les liens autour des poignets de l'homme.

Quand j'eus fini, je le traînai jusqu'à la table où j'étais il y a de cela quelques minutes et je l'y jetai sans ménagement. J'espérais sincèrement qu'il s'y cogne la tête, juste retour des choses pour ce coup de canne dont je me rappellerai toujours, mais je n'avais pas vraiment le temps de me venger. Ian pouvait revenir n'importe quand et je ne souhaitais pas lui foncer dedans. Avec un peu de chance, je pourrais sortir de la boutique et m'enfuir avant que Ian n'en finisse avec les trois monstres. Le cas échéant, je retournerais à ma base tranquillement et j'irais chercher ma dague, toujours plantée au plafond, plus tard. Par contre, si mon plan échouait... Bah, au moins, ils n'auront pas ma dague, ces sales types !

Jetant un dernier regard à l'estropié qui se tenait la tête, je pris sans tarder la direction de la porte, n'oubliant pas de donner un grand coup de pied dans la canne de l'homme. S'il veut partir d'ici, il devra ramper, tiens ! Il pouvait déjà être heureux que je n'aille pas ma dague, car je l'aurais probablement massacré au lieu de kicker son épée. Regardant à droite et à gauche pour m'assurer qu'il n'y avait personne, je sortis de la boutique et pris un chemin au hasard dans le but de m'enfuir. L'adrénaline dans mon sang s'estompa plus vite que je ne l'aurais cru et fut remplacée par un mal de tête intense. Le pire de tous les maux de tête que j'ai eu dans ma vie ! Comment dire ? J'avais l'impression que mon cerveau allait exploser tant la douleur était vive. Continuer à marcher dans les couloirs de la bâtisse me demanda un effort surhumain et encore là, je ne savais pas si on pouvait qualifier cela comme de la marche. Ça ressemblait plus à du sur place.

Je me tenais la tête d'une main et m'accotais au mur de l'autre. Au moins, j'avais eu la chance de ne pas croiser Ian. En fait, j'étais extrêmement contente de ne croiser personne en ce moment, car je fus prise d'un haut-le-coeur. C'est certain que dégueuler devant quelqu'un donne une superbe première impression. Quoi de plus charmant ? ... Beurk. Par réflexe, je me penchai vers l'avant comme si j'allais vomir, mais rien ne sortit. Mon dernier repas remontait à très longtemps et j'étais heureuse que ce soit le cas. C'était peut-être le seul côté positif de la chose.

Mon mal de coeur passé, je me remis en marche vers ma destination : la sortie de cet endroit. Je ne pensais pas au fait que mes deux ennemis étaient probablement à ma recherche à l'heure qu'il était. C'était assez décourageant de penser à la probabilité que Ian me retrouve et me capture. C'était de la motivation dont j'avais besoin, pas l'inverse ! Malheureusement, même avec toute la volonté que j'avais, je fus incapable d'atteindre la sortie. Le seul mot qui pouvait décrire mon état était «atroce». C'était comme cela que je me sentais.

J'entrai dans la première boutique que j'aperçus. Encore une boutique de linge. Hallelujah ! Je pris le premier T-Shirt potable qui me passa par la main et l'enfilai en vitesse. J'en déchirai un autre pour panser ma plaie à mon bras. Non, je ne l'avais pas oubliée, celle-là. Je n'allais tout de même pas me vider de mon sang sans rien faire, voyons ! Une fois le travail terminé, je me trouvai une cachette où je pouvais m'asseoir quelques minutes, le temps de me sentir mieux. Je tendais l'oreille au cas où quelqu'un entrerait dans l'échoppe.
Pour le moment il n'y avait aucun signe de vie à l'extérieur, mais pour combien de temps ?
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