Le hérisson là ? Vous voulez que je vous le décrive ? OK, alors pour commencer, sachez que les choses noires et hirsutes qu'il a sur la tête, ce sont ses cheveux, (si, si ! J'vous jure !). Il ne les coiffe jamais, et ne les coiffera sans doute jamais. Pour autant, ils en seraient presque doux au touché, et leur couleur ébène fascine bien souvent. Ses yeux sont d'ailleurs aussi sombres et profonds que ces cheveux. Ne vous s'y risquez pas trop, c’est un conseil ! Vous ne savez pas dans quels tourments vous vous embarquez…
Sinon c’est vrai que Loyd n’est pas moche comme garçon, ses traits sont bien dessinés. Dommage qu’il ait le teint aussi livide cependant, il parait que ça en refroidit plus d’un… ou peut-être serait-ce ses cernes sous les yeux ? Faut pas lui en vouloir vous savez, c’est qu’il a une alimentation assez… spéciale, vous voyez ?
Sous ses vêtements, il n’a pas l’air musclé, il peut même apparaitre squelettique. Mais ne vous laissez pas tromper, encore une fois. Ce jeune homme sait se défendre. Et puis n’y a-t-il pas un charme à voir cette peau douce et ses articulations saillantes ? Ses mains sont à l’image de lui-même, fines mais agiles, elles n’ont pas l’air bien méchantes et pourtant leur poigne est conséquente !

Pour ce qui est de l’allure générale, ça n’est guère mieux. La tête rentrée dans les épaules, le dos vouté, on ne peut pas dire qu’il ait l’air très accueillant. Il n’est pas forcément très poli non plus, mais ça c’est une autre histoire. Il a souvent l’air ailleurs, comme songeur ou fatigué. C’est sans doute vrai, mais ça ne l’empêche pas de faire preuve d’une grande concentration, et de poser sur vous un regard soudain des plus perçants. Il est plutôt rare de le voir sourire, sauf quand il s’agit de vous nuire.

Faites donc attention, les hérissons… ça pique !

M. Vopliam n’est pas ce qu’on pourrait appeler accueillant. Adressez-lui la parole et sa seule réaction sera de vous lancé un regard noir, l’air de dire « Dégage, tu me fais chier… ». Est-il antipathique pour autant ? Pas forcément. S’il y a des gens autour de lui, c’est qu’il y trouve un intérêt. Et dés lors, cela signifie qu’il sait parfaitement se montrer aimable quand ça l’arrange. Cependant, il ne faut pas trop lui en demander non plus. Loyd a un franc parlé et ne s’en défera pour rien au monde. Il ose dire aux gens leurs quatre vérités, et s’amuse de voir la réaction que ça provoque. Quoi que ça puisse être, s’il a envie de dire quelque chose, il le fera. Il peut également faire des compliments, mais seulement s’ils lui paraissent justifiés. Autant dire qu’il n’en fait pas très souvent.
Cet (ex)drogué a rarement les idées claires, et il lui arrive également, souvent de dire des choses complètement loufoques. On peut dire qu’il est bavard oui, mais encore faut-il pour ça qu’il trouve quelqu’un avec qui parler. En temps normal, il est surtout du genre à rester tout seul dans son coin, son esprit voguant au gré de ses pensées.
Légèrement susceptible, il n’hésite pas à élever la voix ou donner des baffes si on le cherche, enfin quand il peut. S’il a souvent l’air malpoli et désagréable, il sait parfaitement se comporter en gentleman anglais.

Loyd est né dans une petite ville pas loin de Londres, il y a de ça une vingtaine d’année. Dans la petite maison avec jardin, il y avait de quoi être heureux, mais la vie n’est jamais aussi douce. Et comme dans toutes les histoires, le malheur vient un jour frappé à la porte des Vopliam. Cela commença par le licenciement du père, qui se mit à boire pour oublier sa situation. Entre temps naquit la petite Juliane. Puis par chance, le mari finit par retrouver de travail, mais n’arrêta pas l’alcool pour autant. Il en devint même violent quelques fois. Au début ce n’était que contre des objets, mais un soir, ce fut contre Lys, sa femme. Loyd n’avait que 7 ans à l’époque. Lys décida alors de divorcer, et emmena les enfants. L’on déménagea à Londres, dans un endroit pas très recommandable, mais qu’importe. Il fallait tourner la page et avancer.
Les années passèrent, non dans la plus grande misère, mais pas dans le luxe non plus. Arrivé à 17 ans, l’on du déménager encore, et s’enchaina une suite d’évènements étranges qui fit basculer la vie pourtant pas si mauvaise de ce cher garçon. Suite à la perte d’amis, l’on s’en trouve d’autres aux loisirs quelque peu douteux. Mais on les suit, on s’y essaye, après tout ça ne coute rien d’essayer. Vint ainsi la première vraie cuite, le premier trou noir de soirée, le premier shit aussi, parce que juste la cigarette c’est ringard, bien sur. Le truc c’est que ça devient régulier, parce que c’est ça détend, parce que c’est plus drôle que les, parce qu’on oublie les galères du quotidien… et puis parce que… parce que… non, il ne le dira pas, il ne l’acceptera jamais, ne lui en parler surtout pas ! Il n’admettra jamais qu’il puisse avoir une attirance pour les hommes. Si c’est le cas c’est seulement à cause de la drogue ! et en parlant de la drogue, depuis que Julian est partie étudier à l’étranger, et qu’il a pris fac, il en consomme encore plus. Faut dire que sans sa sœur chérie et noyé dans les méandres de l’université, ça n’allait pas améliorer son esprit blasé. Seuls ses différents psychotropes parvenaient à colorer son humeur morne. Mais même ça commençait à le lasser…
Jusqu’au jour où… il découvrit un autre monde qui ne lui laisserait plus le temps de s’ennuyer~