Précédemment

Le temps avait passé depuis son dernier réveil lorsque Sylver ouvrit les yeux. Le soleil ne s’était pas encore levé et il put consulter la carte d’Ophélie pour voir combien de temps il avait dormi. Quatre mois … Ses réveils étaient très irréguliers, sa plus grande peur était qu’un jour il ne se réveille pas, comme tous ses compagnons avant lui. Il se leva en s’étirant puis commença son inspection habituel du quartier des Trèfles, à la recherche d’une âme qui vive. Cependant, comme à chaque fois de ses réveils, rien n’avait bougé depuis qu’il s’était couché …

Il avisa le mot qu’il avait laissé sur la porte de la grande roue.

“ Si quelqu’un est réveillé, je vous en prie faites moi signe. Sylver”

Cette fois encore personne ne l’avait annoté …
Ou du moins c’est ce qu’il crut au début. Mais en prenant le mot dans sa main, il constata qu’un mot qu’il n’avait pas inscrit était au dos du post-it.

“J’ai entendu ton appel. Retrouve-moi au Tribunal de la ville à ton prochain réveil. II.”

- Sylver, tu es enfin réveillé ! fit une fois qu’il connaissait dans son dos.

Il se retourna pour se trover face à son fidèle acolyte insupportable, Ophélie. Chaque fois qu’il se réveillait, il venait le trouver plus vite si vite qu’il avait rarement un moment à lui … Qui aurait pu penser qu’après l’apocalypse, on puisse encore vouloir passer du temps seul ?

- Tu as dormis très longtemps cette fois-çi ! J’ai eu le temps de parcourir de nombreuses fois le pays.
- Tu ne dors donc jamais ?
- Si bien sûr, mais pas autant que toi. Je ne savais pas que les humains dormaient autant, cela ne doit pas être pratique.
- Ils ne dorment pas autant normalement, cette situation n’est pas normale. Je te l’ai déjà expliqué non ?
- C’était il y a plusieurs saisons … Comment veux-tu que je me rappelle de ce que tu me dis après tout ce temps ?

Sylver soupira, mais Ophélie avait raison. Ne pas savoir quand serait son prochaine réveil rendait difficile de s’organiser …

- Bref, passons. J’ai trouvé ce que tu as marqué sur ma note, ça n’est pas très drôle … Tu as failli me faire croire que je n’étais pas le seul humain sur ce plateau.
- Mais de quoi est-ce que tu parles ?
- De cette note, au dos du post-it que je laisse toujours sur la porte des Trèfles. Quelle blague de mauvais goût.
- Sylver, ça n’est pas moi qui ai marqué ce truc. Je n’ai même pas de main je te rappelle.

Ophélie fit une pirouette pour compléter son propos.

- Ca n’est pas faux … mais alors, ça veut dire que quelqu’un d’autre l’a écrit ?
- Si tu n’es pas somnambule j’imagine … Qu’est-ce qu’il dit ?
- Il me donne rendez-vous au Tribunal de la ville … Je ne savais même pas que la ville avait un Tribunal.
- Je crois que je vois de quel bâtiment tu parles. J’ai parcouru la ville de nombreuses fois avant que tu ne te réveille, je la connais par coeur.Et un peu avant qu’on ne se rencontre, il y a un bâtiment qui est apparu dans le centre ville. Il y avait marqué “Tribunal” dessus.
- Tu sais lire toi ?
- Bien sûr ! Les harpies sont des êtres très intelligents tu sais, à force de copier les voix des humains nous avons développé un intellect au moins aussi important que le vôtre …
- Ça donne des frissons. Enfin passons … Un bâtiment qui apparaît de nul part ... C’est vraiment étrange. Et cette signature … ça te dit quelque chose ? Je ne sais même si ce sont deux “i” ou le chiffre roman “2”.
- Peut-être qu’il avait déjà écrit une note quelque part ?
- C’est possible, mais je n’ai rien vu. Il faudra qu’on cherche la grande Roue.
- Qu’est-ce que tu comptes faire ? Y aller tout de suite ?
- Bien sûr que non, cela pourrait être un piège. Je te rappelle que Né Anderta n’a jamais été un endroit où régnait la bonne entente … Si cette personne est d’un autre clan, il pourrait très bien être un ennemi. Nous devons nous préparer.

Ophélie acquiessa de sa tête d’oiseau. Sylver prit ensuite une petite partie de ses réserves de nourriture et partit chasser, comme il le faisait à chaque fois qu’il se réveillait. Pas question de se précipiter dans la gueule du loup alors qu’il ne savait pas ce qui l’attendait.

Suite du RP